Visite ensanglantée ... [PV : Carlisle]

La matinée qu'avait effectuée le Docteur Cullen, avait été plutôt tranquille. Le "calme après la tempête" si on pouvait dire. Il y avait quelques jours encore, l'hôpital était plein. A remarquez, tous les hôpitaux de la région avaient eu leur côta de patients. Il y avait des périodes comme ça.
En ce moment, c'était plutôt vide. Les seuls patients qui venaient, c'étaient ceux qui étaient sujet à de petites maladies, tout ce qu'il y a de plus bénin. Evidement, il y avait un ou deux grands accidentés de la route, où le sang coulait à flot.
Et malgré sa nature, Carlisle resistait. Depuis presque deux siècles maintenant, c'était son métier, et il n'avait jamais eu aucun problème. Ses enfants adoptifs, ainsi que sa femme, en étaient d'ailleurs tout étonné.

Carlisle, qui était le Docteur Cullen en ces lieux, quittait une patiente. Qui n'avait même pas un petit rhume ! Elle n'était venue seulement que pour voir le beau Docteur Cullen. Ce n'était pas la seule. Tous les jours, ça lui arrivait, et il avait fini par s'y habitué. Une chance que sa femme Esmée, ne soit pas jalouse.
Il était entrain de lui serrer la main lorsque sa fille Alice apparue. La patiente finit par partir, voyant que le docteur avait d'autres choses à faire. Il embrassa sa fille sur la joue une fois sa patiente partie et la laissa entrer dans son grand bureau blanc, avec un sourire éclatant sur son visage pâle.

- Que me vaut l'honneur de votre visite Mademoiselle Cullen ?

Gardant son sourire. Content que sa fille vienne lui rendre visite. Ce n'était pas la première fois certes, mais ce n'était pas souvent malgré tout, qu'elle venait. D'ailleurs, ses autres enfants aussi. Le seul qui n'avait jamais mit les pieds dans cet hôpital pour le moment était Jasper. Mais le père Cullen en connaissait les raisons.

Citation :

- Que me vaut l'honneur de votre visite Mademoiselle Cullen ?

La question était innocente, et Alice y répondit du tac au tac :

- J'ai besoin d'une raison pour venir voir mon papa chéri en ces lieux ? Je t'avoue que je ne viens pas souvent, mais je ne suis pas aussi forte que toi en certains et nombreux points !

C'était un réel compliment. Et Alice ne cachait pas sa joie de se retrouver enfin avec son père. Il était vrai qu'ils étaient assez proches, tous les deux, mais ne se voyaient pas beaucoup pour autant. La jeune fille sortait souvent, lycée ou autre, et Carlisle effectuait souvent des gardes à l'hôpital, qui ne le fatiguait, bizarrement, pas autant que les autres médecins ...

Alice se mit à observer le bureau de son père. Elle n'y viendrait sûrement jamais en vraie patiente du Dr Cullen, plus qu'en tant que "de la famille". Salle blanche, peu accueillante mais réchauffée par le sourire du Dr. Des photos d'eux dans des cadres, posés sur le bureau. Alice inspira l'air, bien qu'elle n'en ai pas l'utilité. Une enivrante odeur atteignit soudain ses narines, la privant de tous sens pour laisser agir l'essence charnelle de l'odeur. Alice reprit rapidement le dessus : de toute manière, elle savait que personne ici, du moins pour l'instant, ne la tenterait par son sang, à moins d'une grave blessure insupportable à son égard, mais son père serait alors là pour l'aider.
Chassant l'odeur et l'image du sang, Alice reprit d'un ton enjoué :

- Je t'invite à déjeuner ? Au self, d'accord, mais ça te dit ?

Carlisle rigola légèrement. La réponse d'Alice avait été direct, sans même qu'elle réfléchisse une seconde. Mais ses mots n'avaient pas été désagréable, au contraire. De plus, il était content que pour une fois, sa fille vienne le voir. Sans qu'il y est de raisons particulières.
Il comprenait tout à fait que ses enfants ne viennent pas souvent ici, à l'hôpital. Le sang était trop présent et parfois trop abondant à leur goût. Ils avaient beau être végétariens, sortir pour aller en cours où des centaines d'humains étaient présents, ils n'avaient pas encore la carrure pour s'exposer dans un tel endroit. Carlisle avait bien mit un siècle complet à s'y habituer totalement.

- Bien sur que tu n'as pas besoin de raisons pour venir me voir.

Carlisle esquissa d'un tendre sourire. Acceptant évidement le compliment.

- C'est gentil. Mais tu sais, je comprend tout à fait qu'ici ne soit pas un endroit très convenable pour toi, tes frères et ta soeur.

Souriant de plus belle. Une façon de lui assurer qu'il comprenait sans doute.
Sa fille Alice se mit à regarder son bureau. Ca faisait un petit bout de temps qu'elle n'était pas venue dans le bureau de son père . Pourtant, rien n'avait changé. Au contraire. C'était pareil qu'il y a quelques mois. Les mêmes photos sur son bureau, à part une qu'il avait changé histoire de mettre un peu de neuf. Sinon rien. Même pas un meuble déplacé.
Carlisle aimait que les choses soient à sa place à vrai dire.

Lui aussi se mit à regarder son bureau, juste pour voir ce que sa fille regardait. Jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Elle l'invitait à déjeuner, au... Self ? Carlisle paru amusé.

- Au self ? Ce n'est pas que ça me dis pas mais... Es-tu certaine de vouloir manger ce que les humains mangent ?

Pourtant ils lui répétaient assez, elle, ses frères et ses soeurs, que la nourriture des humains n'étaient pas vraiment pour eux. D'ailleurs chaque repas de la cantine était, d'après eux, un moment de dégout si on pouvait dire.

- J'ai une heure de libre. On peut aller en fôret si tu veux. Prendre un repas. Un vrai.

Citation :

- Au self ? Ce n'est pas que ça me dis pas mais... Es-tu certaine de vouloir manger ce que les humains mangent ?

Alice sourit à la réponse. Évidemment, elle ne comptait pas "manger" en sa compagnie, mais simplement passer n bon moment avec son père. Avant qu'elle ait pu répondre, il reprit :

Citation :

- J'ai une heure de libre. On peut aller en forêt si tu veux. Prendre un repas. Un vrai.

- Bien sûr papa ! Je ne savais pas si tu aurais assez de temps pour cela, alors comme, visiblement, notre faim ne nous tiraille pas tous les deux, j'avais pensé que ... Mais bon, si tu es libre, une partie de chasse n'est pas de refus ! J'aurais bien envie d'un petit ...

Elle interrompit sa phrase, voyant qu'une infirmière qui passait dans le couloir, n'ayant pas fermé la porte, commençait à tendre l'oreille.

C'est à ce moment que tout bascula. Alice eut une brève vision, se retrouvant presque plongée dans un cauchemar vivant empli de sang. Elle ne voyait, ne visualisait plus seulement, et lui parvenaient des sons : des hurlements, des respirations saccadées, les cris d'affolement. L'enfer ...

Alice ressurgit de sa vision encore toute effrayée. Il était rare qu'elle ait des visions d'une telle ampleur. Encore moins si précises, en ces lieux. L'évènement approchait, d'une manière ou d'une autre.

La jeune fille se précipita dans le couloir, sans se laisser de temps pour expliquer la situation à son père. Mais les urgences se trouvaient juste à côté de la zone de consultations, là où ils se trouvaient tous deux. Alice entendit les sirènes au loin, et vit de nombreuses ambulances se garer devant l'hôpital. Les brancards, portant de nombreux blessés, affluaient de partout. Alice entendit des bribes de conversation : " ... accident ... sur la route de Forks ... carambolage ... des dizaines de victimes ..."
Cela lui suffit pour se rendre compte de l'ampleur de la situation. Elle ne serait pas capable de résister. Cette petite visite tournait au cauchemar ...

(HJ : Tu dois comprendre désormais le sens du titre de ce sujet ... ^^ J'espère que le thème te plait ... ^^ )

Sa fille sourit à sa réponse. Bien qu'il n'est pas spécialement faim, ni elle d'ailleurs, la partie de chasse n'était pas de refus évidement. Au contraire même. Ca allait pouvoir leur permettre de tenir plus longtemps. Surtout pour Alice, vu son âge et ses cours au lycée qui en ce moment, s'avérait plutôt agité avec la nouvelle venue Bella Swan.

En plein dans sa phrase, Alice s'interrompit. Entendant des bruits de pas, il comprit qu'un des se collègues passait dans le coin. Il n'avait pas fermé la porte de son bureau.
L'infirmière passa. Carlisle allait ajouter quelque chose lorsqu'il porta son regard sur sa fille et qu'il vu l'état second dans lequel elle était. Il connaissait cet état. Elle avait une vision. Pas la première fois que ça lui arrivait. Mais il fallait bien avouer que cette fois, c'était différent. Alice semblait souffrir de l'intérieur comme jamais...

D'un coup, elle revint à la réalité. On aurait dit un réveil brutal, comme si elle avait fait un cauchemar. A vrai dire, c'était un cauchemar.
Carlisle n'eut pas le temps de prononcer un mot. Sa fille se leva d'un coup pour se précipiter dans le couloir.
Au loin, il entendit des sirènes d'ambulances. En vérité, elles venaient de l'extérieur de l'hôpital, sur le parking plus précisément. Il y en avait plusieurs, une dizaine à ce qu'il entendait.

Carlisle comprit que la chasse avec sa fille allait devoir être repoussée. Il sorti à son tour de son bureau, rejoignant les côtés d'Alice. Tous les deux derrière une porte, qui contenait deux petites fenêtres, leur permettant de voir la scène. Elles donnaient sur les urgences.
Plusieurs personnes arrivaient sur des brancards, médecin et infirmière à leurs côtés, à se presser. Un accident s'était produit sur la route de Forks et beaucoup de voitures y étaient impliquées.

Voyant l'ampleur du désastre et surtout le sang partout sur les victimes et les mains des médecins, Carlisle prit sa fille par les épaules, la tenant.

- Tu dois te contrôler Alice.

La meilleure chose à faire était sans doute qu'elle s'enferme dans son bureau. Elle n'allait pas pouvoir passer, les ambulances étaient toujours là et d'autres arrivaient encore, avec de nombreux blessés. Elle ne supporterait pas tout ce sang et leurs vies étaient en danger. A lui et sa fille comme à celle de ses victimes.

- Retourne dans mon bureau et enferme-toi. Tu ne peux pas passer, c'est trop risqué.


(C'est super ! )

Alice ne savait plus où donner de la tête. Le sang affluait de partout. Les brancards roulant sur le carrelage blanc et froid des urgences, les cris des victimes et leurs appels au secours, les larmes et lamentations des familles, les prières des survivants, les paroles échangées entre médecins et infirmières, tout cela résonnait dans la tête d'Alice. Elle sentait une force qui lui était bien connue jusqu'alors, mais jamais avec autant d'intensité et de rage, s'emparer d'elle. Elle se sentait capable de tout casser pour assouvir sa soif, qui ne la tiraillait pas d'ailleurs quelques instants auparavant. Elle tremblait de tout son corps, luttant pour en reprendre possession, pour se contrôler.

" La survie de ta famille en dépend, Alice ... Contrôle-toi ! "

Telles étaient les pensées de la jeune fille. Elle était véritablement torturée de l'intérieur.

Le Dr Cullen avait observé la scène, et posa sa main sur l'épaule d'Alice. Lui seul savait combattre cette douleur intérieure, et Alice en était de plus en plus impressionnée ...

Citation :

- Tu dois te contrôler Alice. Retourne dans mon bureau et enferme-toi. Tu ne peux pas passer, c'est trop risqué.

Des paroles simples, mais prononcés comme des ordres, amicalement toutefois. Alice se força à fermer les yeux. Mais elle ne put se retenir d'inspirer : une délicieuse odeur envahit alors ses narines, parcourant tout son corps, telle une énergie incroyable ... Elle aurait pu faire un carnage si son père ne s'était pas mis devant elle. Elle était prêt à tout casser, à tous les tuer pour boire ...
Mais elle se retint, et partit à reculons, observant toujours la scène, vers le bureau du Docteur ...

De longues secondes passèrent. Terrible. Pour Alice comme pour Carlisle. La voir dans cet état, dans cette conviction de tout envoyer balader le faisait mal. Car oui, il savait que sa fille ne pensait qu'à une chose en cet instant bien précis : Tuer tous ses humains pour leur sang.
Une seconde lui avait suffit pour le comprendre. Et trois pour se remémorer les pires moments de sa vie, qui avait été ceux-là. Les mêmes que deux siècles plutôt, où il tentait une première approche avec l'hôpital pour devenir médecin. Ces scènes, il n'était pas prêt de les oublier.
Heureusement, avec le temps, il s'y était fait, et il vivait beaucoup mieux même, très bien depuis.

Ses mains toujours sur les épaules de sa fille, elle essayait de se contrôler. Carlisle la tenait fermement, la laissant prendre son courage à deux mains. Il savait qu'elle pouvait y arriver. Tout était qu'une question de le vouloir ou pas. Si elle voulait éviter un carnage qu'elle regretterait ensuite, si elle voulait sauver sa famille... Elle pouvait se contrôler.

Il lui fallu encore plusieurs secondes avant de revenir à la réalité. Enfin la réalité... Elle était encore dans cette folle envie de tuer mais avait comprit qu'il fallait qu'elle se retienne.
Doucement, les mains de Carlisle se retirèrent de ses épaules. Alice se mettait à marcher à reculons vers le bureau de son père, regardant cependant, toujours la scène qui se trouvait au urgence.

- Vite Alice.

Notant sa légère hésitation. Ces deux mots étaient des ordres, prononcés sous la crainte et l'envie de la protéger.
Carlisle lui, se mit à marcher doucement à reculons à son tour, vers les urgences. Ne quittant pas sa fille du regard. Voulant être totalement sur qu'elle aille dans son bureau et qu'elle s'y enferme.