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 "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)

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Carmen Denali

Carmen Denali


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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Mar - 1:18

    Malgré son jeune âge, Carmen avait déjà fait bon nombre de rencontres. Toutes ne comptaient pas. En réalité, rares étaient celles qui comptaient, celles qui marquaient vraiment. Elles pouvaient être de toutes sortes -éphémères, longues-, elles pouvaient déboucher sur toutes sortes de conclusions -amitiés sincères, relations professionnelles-, les rencontres étaient toutes différentes les unes des autres et n'avaient pas les mêmes valeurs. Le problème était de les reconnaître, de ne pas passer à côté des plus importantes, de ne pas commettre l'erreur stupide de baisser les bras et de ne pas entretenir cette nouvelle relation. Celle qui se présentait ce soir, Carmen ne savait pas sur quoi elle déboucherait, mais elle la reconnaissait comme importante. Importante par les sensations qu'elle procurait, par les questions que la jeune femme avait dans la tête, par son désir insupportable de ne pas le quitter. Non, cette rencontre n'était pas seulement importante, c'était la plus importante de sa vie. Le mimétisme parfait entre cette rencontre et celle faite par sa mère des années plus tôt était certes d'une étrangeté terrifiante, mais cela contribuait à sa singularité.

    Accrochée au bras d'Eleazar, elle ne détachait pas le regard de son visage pâle. Le coeur battant à tout rompre, elle se mit à marcher le long du fleuve. Comment pourrait-elle faire durer cet instant? Marcher lentement? Se tromper volontairement de chemin? Les deux solutions étaient terriblement alléchantes, mais comment cela serait-il interprété? Passerait-elle pour une opportuniste? Une fille facile? La bienséance réclamait un minimum de convenance, elle devait donc filer droit chez elle... Surtout qu'elle n'avait plus aucune conscience du temps qui passait. Combien de temps étaient-ils restés là à discuter? A quelle allure le temps avait-il bien pu filer? Ces toutes nouvelles sensations représentaient un réel danger. Elles lui faisaient perdre littéralement la tête... Mais elle ne contrôlait plus rien.


    Qui était-il? Quel pouvoir diabolique avait cet homme pour lui faire perdre pieds de cette manière? Il devait s'agir d'une ruse pour obtenir quelque faveur. Et bien soit. Il l'aurait! Il l'aurait car elle ne se voyait plus quitter ce bras. Qu'importe si elle avait affaire au pire des hommes, elle aurait la même envie. Mais il n'était pas le pire des hommes, Denali était au contraire le plus charmant, et c'était là la véritable raison de sa fascination.

    "Vous avez peut-être raison…"

    Non, elle n'avait pas "peut-être" raison, elle "devait" avoir raison! C'était absolument vital! Aussi vital que cet air qui entrait avec difficulté dans ses poumons. Si on lui disait qu'elle devrait abandonner cet air pour rester avec lui pour l'éternité, elle le ferait sans hésiter... Sans rechigner et avec le plus grand dévouement! Mais que diable lui arrivait-il?

    "Ne vous pressez pas, miss Hamilton, nous pouvons bien prendre le temps de profiter de chaque instant qui nous est donné pour apprécier aussi les autres arts..."

    Oh si! Elle se presserait et plus vite qu'il ne le croyait. S'il fallait cela pour revoir Eleazar au plus tôt, Carmen s'occuperait de cette affaire dès son réveil! Si jamais elle trouvait le sommeil, ce qui était une tout autre affaire...

    - Ne vous en faites pas, j'ai tout le temps qu'il faut! Ca ne me dérange point...

    Alors qu'elle se sentait d'une insoutenable légèreté, un poids ce fit dans son estomac.

    - Dites-moi... Comment puis-je vous contacter?
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Eleazar Denali
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Mar - 17:01

    Y a-t-il plus étranges sensations que celles que l’on ne s’explique pas ? Comme celle-ci, par exemple : vous êtes en compagnie d’une jeune dame rencontrée par hasard, vous vous proposez de la raccompagner et tout ce qui a pu exister avant perd tout son sens. Comme si cette rencontre n’était que le début, début d’une vie qui n’avait été qu’une mise en veille jusqu’à présent. Bizarre. Denali marchait à côté de Carmen, celle-ci tenant son bras comme si elle craignait qu’il ne disparaisse ou ne fonde sur place, et des tas de choses étranges lui envahissaient le crâne. D’où venait cette impression de commencement ? Elle l’avait dit elle-même, "ce n’est que le commencement"… mais commencement de quoi ? Eleazar avait beau avoir plusieurs siècles de vie derrière lui, il n’avait encore jamais eu ce sentiment de finitude. Que du contraire. Étant immortel, il avait toujours considéré que tout prendrait un jour fin, sauf lui. Sa vie était infinie, il avait tout le temps pour tout. Et pourtant, c’était comme s’il ouvrait les yeux, là, maintenant, après avoir erré des siècles durant dans un sombre couloir qui semblait jusqu’ici n’avoir aucune fin. La lumière se faisait, douce et tamisée, alors que rien de plus inhabituel ne pouvait arriver.

    Bien sûr, il n’était pas toujours facile de marcher à vitesse humaine, mais l’effort était moins considérable après quelques dizaines d’années de pratique. Ce n’était pas encore naturel, mais les pas d’Eleazar étaient moins longs et moins rapides qu’habituellement. Une bonne chose que l’entraînement. Il n’avait pas l’impression d’aller trop vite, comme si cette marche était calculée minutieusement sur la vitesse de croisière de la jeune femme. Dans la tête de Denali résonnait le son d’un métronome, sur lequel il calquait ses pas. Un petit truc qu’il avait adopté longtemps auparavant pour s’aider dans son anonymat parmi les humains dont il lui arrivait de croiser la route.

    Alors elle parla. Elle disait avoir tout son temps. Ah, si elle savait ! lui aussi avait tout son temps ! et il n’était pas du tout décidé à lâcher prise. L’attrait d’un sentiment tout neuf était tel qu’il était prêt à renoncer à beaucoup, voire à tout, pour continuer à être avec Carmen. Prendre le temps… beaucoup plus tard, un chanteur dirait de prendre le temps de vivre et d’être libre, mais cela, il aurait fallu s’appeler Nostradamus pour avoir ne fût-ce que l’idée que Moustaki existerait un jour. Cette allusion au temps était efficace pour faire sourire le vampire qui conservait en tête cette phrase pleine de regrets, d’espoirs et d’incertitude : "Si elle savait..."


    "J’espère bien ne pas vous déranger, car je pense sincèrement me raccrocher à vous et à votre connaissance de la ville pour m’y retrouver un peu dans tout ce dédale !"

    Oula... ne venait-il pas d’enfreindre une de ces foutues règles de bienséance ? Eleazar essaya de voir si la demoiselle pendue à son bras ne s’offusquait pas de cet écart. Il n’était jamais certain de savoir jusqu’où le langage pouvait emmener les gens et, de toute manière, qui l’était ?

    Puis elle lui demanda où elle pouvait le contacter. Bon sang, comment n’y avait-il pas pensé plus tôt ! Il aurait pu mentionner dès le début le nom de l’hôtel où il "logeait"… mais cela ne lui était pas venu à l’esprit, sans doute parce qu’il avait déjà beaucoup de choses en tête au moment où il aurait été le plus opportun de le dire. Et quoi, elle allait venir le chercher pour des promenades ? n’était-ce pas plutôt à lui de faire ce genre de choses ? Raaaah, au diable les convenances !


    "Eh bien, je suis descendu à l’hôtel Kensington, près du parc éponyme... Mais... ne préférez-vous pas que je vous contacte ? J’imagine que vous connaissez du monde dans cette ville et que si l’on apprenait que vous vous rendez dans un hôtel pour rencontrer un homme, cela ferait jaser...
    Soyez certaine que j’apprécie votre désir de vous informer, mais ne prenez pas le risque de ruiner votre réputation et celle de votre famille par ma faute..."


    Bien, comme cela, il avait donné les informations qu’elle demandait, tout en conservant les notions de bienséance, de protocole et de savoir-vivre en usage en ce siècle. On avait beau prôner la liberté, les mauvaises langues existaient depuis toujours et elles existeraient toujours. Denali ne tenait pas vraiment à ce que Carmen Hamilton gâche toutes ses chances d’émancipation à cause de lui. Même s’il était clair pour lui qu’il ferait tout pour qu’elle puisse effectivement s’émanciper à l’envi. C’était fou ce qu’une simple rencontre pouvait inspirer comme actes et paroles, parfois…
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Carmen Denali

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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Mar - 22:47


    Voilà quelque chose de totalement incompréhensible… Rien n’expliquait ce qui se passait dans sa tête, à la surface de sa peau, ni au sein même de son corps. Seul cet inconnu comptait à ce moment précis et son esprit ne voulait penser à rien d’autre qu’à lui. Son épiderme était fréquemment parcouru de frissons agréables qui commençaient dans ses reins. Quant à son cœur, son battement ressemblait beaucoup trop au son d’un tam-tam… Non, cette rencontre était étonnante. Elle était faite de sensations fortes et pourtant d’un avenir imprévisible.
    Il faudrait en savoir plus sur lui, c’était indéniable. Ils ne pouvaient pas rester ainsi à se regarder éternellement dans le blanc des yeux de sorte que le monde n’existe plus autour d’eux. Redescendre sur terre était pourtant impossible lorsque l’odeur du manteau de Denali vous entourez de cette manière. Carmen se demandait vraiment ce qui se passait en elle… La jeune femme n’avait jamais vraiment cru aux coups de foudre et pourtant… N’était-ce pas ce qu’elle vivait précisément?

    Dans la lenteur de leur marche, elle sentit qu’ils approchaient trop rapidement de son foyer. Qu’y retrouverait-elle? Ses esprits et sa quiétude ou l’angoisse d’un lendemain hypothétique et incertain…? La nature féminine, bien que rêveuse et désireuse d’amour et de bonheur, est aussi méfiante et protectrice. Avant d’avoir l’instinct maternel, une femme a d’abord le besoin de se protéger elle-même d’émotions dangereuses. Cet instinct de survie se manifestait par une multitudes de questions qui défilaient dans leurs têtes. Questions plus terribles les unes que les autres. Les femmes ont toujours tendance à dramatiser pour éviter les déceptions. Et c’était exactement ce que faisait Carmen à ce moment. Tout pouvait arriver le lendemain. Il pouvait aussi bien disparaître sans laisser de traces. Mais l’inattendue confiance qu’elle avait en Eleazar Denali faisait tomber cet instinct de survie. Elle était totalement prête à s’abandonner, quitte à sombre dans la mélancolie par la suite. Uniquement pour garder en mémoires cet instant d’intimité si précieux.


    "J’espère bien ne pas vous déranger, car je pense sincèrement me raccrocher à vous et à votre connaissance de la ville pour m’y retrouver un peu dans tout ce dédale !"

    Aucune paroles ne pouvaient être plus douces aux oreilles de Carmen Hamilton. S’il demandait à visiter Londres, elle lui ferait voir tous les recoins de la ville même si ce n’était que pour le voir une poignée de secondes dans sa journée. Le danger était là, mais elle s’en moquait. Il était impossible pour elle qu’autant de sincérité passe dans ses mots, dans ses yeux afin de la duper. Non, elle n’avait pas le droit de douter de lui. Seule étaient effrayantes l’intimité soudaine, la rencontre dans cette rue sombre et l’incertitude de ce qui se passerait ensuite.
    Beaucoup de choses en somme… Mais cela valait-il de passer à côté de pareilles sensations. Tout en lui inspirait chez Carmen un sentiment de sérénité et de confiance. Pourquoi se tromperait-elle? Et si le lendemain était incertain, elle se devait de le rendre sûr et il n’y avait pas d’autres moyens que celui de lui faire confiance et de lui donner la chance qu’il méritait. Après tout elle avait souhaitait le voir heureux quelques instants plus tôt et là elle pouvait observer quelque choque qui n’était pas en lui quelques instants plus tôt… Quelque chose qu’elle interprétait comme de l’espoir… Si c’était elle qui lui inspirait cela, la jeune anglaise n’avait pas le choix.


    - Vous ne serez pas déçu donc… Je vous en fait la promesse…

    Elle ne se défilerait pas. C’était plus fort qu’elle.

    "Eh bien, je suis descendu à l’hôtel Kensington, près du parc éponyme... Mais... ne préférez-vous pas que je vous contacte ? J’imagine que vous connaissez du monde dans cette ville et que si l’on apprenait que vous vous rendez dans un hôtel pour rencontrer un homme, cela ferait jaser...
    Soyez certaine que j’apprécie votre désir de vous informer, mais ne prenez pas le risque de ruiner votre réputation et celle de votre famille par ma faute..."


    Il s’inquiétait de sa réputation? Cela fit sourire Carmen. Non pas de plaisir car cela était très prévenant - ça l’était réellement!-, mais un sourire de gêne parce que sa réputation ici était déjà faite depuis longtemps. L’aventurière de Londres. Parfois les rumeurs de fille facile lui venaient aux oreilles alors que c’était faux… Autant ne pas lui dire, il découvrirait cela bien assez tôt… Qui sait si cela ne le rebuterait pas.

    - Et vous croyez peut-être qu’un débarquement dans la maison de ma mère serait apprécié. Elle a l’esprit ouvert mais je reste sa petite fille. Si jamais elle vous voyait chez nous, elle défaillirait…

    Elle lui lança un sourire complice, comme si cette image avait quelque chose d’amusant.

    - Mais vous avez raison… Mieux vaut sauver les apparences… Elle réfléchit rapidement à une solution. Il y a une exposition à Piccadilly… A la Royale Academy… En l’honneur du peintre officiel de la Cour… Je ne suis pas certaine de la grande valeur de ce salon, mais j’y ai été conviée. Elle hésita un instant. J’y serai avec mon père…

    Son regard se posa devant elle. Carmen se força à ralentir, la maison suivante était la sienne.
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeMer 4 Mar - 17:53

    Le temps passant, les émotions de Carmen Hamilton se ressentaient de plus en plus, dans un flou assez artistique, il fallait le reconnaître, avec encore et toujours ces variations physiques. Et Eleazar lui-même ne savait pas trop sur quel pied danser. Voilà plus de vingt ans qu’il pensait aimer une femme… et celle-ci lui inspirait tout à fait autre chose, comme si tout le reste n’avait jamais été qu’un pâle reflet de ce qu’il est possible de ressentir. Il avait fait tout ce qui était humainement possible pour l’oublier. Parfois, il parvenait à retrouver le calme pendant quelques heures, jamais il n’était arrivé à plus. C’était son seul moyen de continuer à vivre, de poursuivre son chemin quotidien. L’aimait-il encore ? L’avait-il seulement aimée ? Il ne le saurait jamais avec certitude. Elle avait été si belle, avec ses yeux lumineux au regard moqueur, le sombre halo de sa chevelure... et ces lèvres qui pouvaient vous ensorceler de leur sourire ou faire la moue, comme un enfant auquel on refuse une friandise. S’il avait d’abord voulu faire d’elle son repas, elle l’avait troublé, fasciné par ses connaissances et il n’avait pas cherché à lui vouloir autre chose que du bien. Elle n’avait jamais quitté son esprit. Elle était toujours là, telle qu’il l’avait vue le premier jour. Il n’avait pas voulu l’abandonner, certainement pas. Le jour où il avait rendez-vous avec elle, les Volturi s’étaient arrangés pour l’envoyer en mission spéciale. Il avait bien essayé de trouver des prétextes pour rester dans les environs de Florence, rien n’y avait fait. Et il fallait croire que le message qu’il avait écrit pour elle ne lui était jamais parvenu. Quand il était revenu dans la région, elle avait disparu. Et jamais il ne l’avait revue.

    Le côté tragique de tout cela avait longtemps tourné dans la tête de Denali. Il avait beaucoup réfléchi mais n’était jamais parvenu à trouver un réel coupable à tout cela. Était-ce la faute des Volturi ? celle des nouveau-nés qui avaient envahi la ville de Nice et qu’il avait fallu réduire à l’impuissance ? celle de l’humain qu’il avait chargé de transmettre son message ? ou était-ce sa faute à lui ?
    Il y avait eu trop de choses en même temps. Rien n’avait été possible parce que rien n’avait dû être possible. Sur le coup, Eleazar avait fini par essayer de se persuader que jamais vampire ne pourrait aimer un être humain. Et ce soir, cette conviction se voyait ébranlée par une rencontre tout aussi magique que celle faite à Florence bien plus tôt. Peut-être plus magique encore, car la force de tout ce qui se bousculait en lui durant ces moment partagés n’avait rien d’irréel ou de rêvé. Non, il était sûr et certain qu’il y avait quelque chose d’inhabituel qui se passait en lui, sans savoir exactement de quoi il pouvait bien s’agir.

    La voix de la jeune femme lui plaisait. Ses intonations, la couleur que prenaient ses paroles, le ton délicat de la haute société qui cachait le ton plus aventureux qu’elle avait évoqué plus tôt... tout cela lui était doux à l’oreille, comme s’il s’agissait d’une musique à savourer pleinement. Et la bouche d’où venaient ces paroles, il avait dû refreiner une envie furieuse de la goûter, tant les mots lui avaient semblé sucrés. Goûter ces lèvres avec ardeur, avec ferveur... oui, il avait eu cette idée, mais l’avait repoussée dans un coin de son crâne en se disant qu’il ne servait à rien de faire quelque chose d’aussi dangereux pour miss Hamilton.

    Alors il avait écouté avec dans la tête un avertissement énorme, brillant de mille feux et aussi voyant qu’un maure au milieu d’un baquet de farine. Il devait se contenir, préserver les apparences, jouer le rôle d’un homme du monde, sans laisser transparaître sa non-humanité... Rien de bien difficile par rapport à l’habitude, mais cette fois, il y avait un obstacle ardu à gérer : quelque chose en lui, quelque chose qu’il ne contrôlait pas, était en train de lui mettre des tas d’idées indicibles dans la tête. Ainsi, tour à tour, le prenaient de fortes envies de la toucher, d’effleurer sa joue, sa bouche, ses cheveux... Des désirs complètement fous qui n’auraient pu que le trahir. Eleazar faisait taire ces envies en se crispant, serrant le poing et les dents. Il n’osait plus porter les yeux sur elle, elle était trop tentante.

    Et sa voix... cette voix qui pouvait être envoûtante comme si les propos qu’elle tenait étaient des incantations ésotériques qui prenaient peu à peu le contrôle de l’autre, en commençant par maîtriser ses émotions, ses sens puis son esprit. Peut-être perdait-il la tête, tout simplement. C’est l’impression qu’eut Denali, en tout cas, quand Carmen lui fit la promesse de lui servir de guide pour Londres. Une promesse de ne pas le décevoir... si elle savait ce à quoi il s’empêchait de penser depuis un bon moment ! Sans doute se serait-elle enfuie en courant. Il eut cependant un sourire et essaya de la regarder lui faire cette promesse exquise, tandis qu’une boule de désir se faisait sentir au creux de son ventre. Le sourire ne dura pas bien longtemps et il détourna le regard dès qu’il le put, suffisamment tard pour ne pas blesser la demoiselle par une attitude sauvageonne qu’il ne voulait pas qu’elle puisse lui attribuer.


    "Je vous serai redevable de cette visite guidée... Si vous comptez vous rendre à nouveau en Italie, en Espagne ou ailleurs sur le continent, je serais volontiers votre guide à mon tour."

    Eleazar avait parlé en regardant droit devant lui. La chaleur qu’il sentait sur son bras était déjà assez prenante pour ne pas y ajouter le trouble de si beaux yeux de femme.

    Comment était-il possible qu’une telle jeune femme vive encore chez sa mère ? Car la clef de tout était là, il en était sûr. Si elle lui avait dit qu’elle avait un mari et des enfants qui l’attendaient chez eux, jamais il ne se serait laissé aller à avoir des idées aussi folles et magnifiques que celles qu’il avait ce soir.
    Aussi, lorsque la Londonienne lui sourit en évoquant un probable évanouissement de sa mère si un homme venait chez elle pour voir sa fille, Denali hocha la tête. La suite de l’idée de la jeune femme était certainement plus sûre et plus logique, en quelque sorte. Se rencontrer par hasard dans une exposition d’art, cela avait meilleure allure qu’une rencontre hasardeuse le soir au bord de la Tamise, à une heure où tout le monde, ou à peu près, dormait du sommeil du juste.


    "Je ne voudrais pas qu’il arrive quoi que ce soit de tragique par ma faute, Carm... miss Hamilton…" Oui, l’exposition était une bien meilleure idée. Il fallait croire que le vampire perdait ses moyens bien plus que ce qu’il pensait. "Eh bien, je me ferais un plaisir de m’y rendre également, en ce cas... "

    La vitesse de marche de la jeune femme avait diminué. Eleazar ne fit pas de commentaire à ce sujet. Il ne savait pas pourquoi il fallait ralentir, mais avait ralenti son pas également, calquant sa vitesse sur celle de sa compagne de promenade.
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Mar - 21:28

    Quand il lui arrivait de ne pas comprendre quelque chose, Carmen avait pour habitude de ne pas abandonner. Cette détermination s'appliquait généralement à ses lectures, à ses visites ou à ses relations avec les autres. Jamais encore elle n'avait dû s'évertuer à comprendre ce qu'il se passait en elle-même. La jeune femme était quelqu'un de simple malgré son caractère aventureux, de simple et de facile à vivre. Elle ne cachait que rarement ce qu'elle pensait, et quand elle le faisait, c'était pour éviter de blesser autrui, elle avait de la conversation, mais savait lorsqu'elle devait se taire face à quelqu'un, elle était polie, bien élevée,... Loin d'être la femme parfaite, car elle avait tout de même certains défauts, Carmen n'avait donc pas pour habitude de se comporter comme si quelque chose la dérangeait. Et là, c'était pourtant le cas. Tout ce qu'elle ressentait à ce moment précis était nouveau pour elle. Ces symptômes, elle n'osait pas mettre un mot dessus car c'était tout bonnement impossible que cela se passe si rapidement... Il fallait du temps pour savoir si l'on appréciait ou non une personne... Non?

    Que tout ceci était ridicule. Pourquoi cacher ce qu'elle ressentait à ce moment là? Etait-ce parce qu'elle avait fait le choix de ne pas vivre comme les autres que le simple fait de ... Tomber amoureuse lui faisait peur? Car cela supposait beaucoup... Être avec quelqu'un impliquait certains sacrifices et notamment celui de suivre l'être aimé. Mais Carmen était prête à se sacrifier si cela signifiait être bercée par sa voix jusqu'à la fin de ses jours. Prête à sacrifier ses désirs de voyages et de connaissances. Mais apparemment, il n'était pas homme à se passer de ses propres voyages.
    Non, il n'était même pas homme comme les autres. Il avait des manières que d'autres n'avaient pas, des mots que la foule ne prononçait pas, une fougue que les gens fuyaient. Entre ce physique hors du commun et cette présence si fabuleuse, Carmen ne savait plus où donner de la tête...

    Voilà qu'elle se mettait à rêver d'un avenir plausible avec lui...
    Eleazar avait calqué son allure sur la sienne, se demandant certainement pourquoi elle ralentissait de cette manière. N'osant pas lui dire qu'elle allait mettre un terme à leur échange, les yeux de Carmen s'armèrent d'une intensité extrême où se mêlaient appréhension et tristesse.
    Son regard à lui était assez différent. Parce qu'il ne se rendait pas compte de ce qu'elle allait lui affliger. Il la dévisageait avec minutie, observant chaque trait de son visage comme s'il voulait l'apprendre par coeur, comme s'il voulait graver chaque détail dans sa mémoire. Puis serrant les mâchoires, il détourna son regard avec une nuance de souffrance... Ce qui perturba assez la jeune femme. Il ne la regardait plus, comme si c'était devenu subitement difficile. Carmen détaillait tous ses gestes, toutes ses expressions. Cela lui plaisait de le voir passer d'une émotion à une autre, même si elle ne comprenait pas pourquoi. Il lui sembla qu'il était aussi tiraillé qu'elle même. Quand elle lui promit de lui faire visiter sa ville, Eleazar l'avait à nouveau regarder un souriant, mais beaucoup trop rapidement pour qu'elle puisse apprécier l'instant. Il la fuyait à présent... Quel sentiment atroce!


    "Je vous serai redevable de cette visite guidée... Si vous comptez vous rendre à nouveau en Italie, en Espagne ou ailleurs sur le continent, je serais volontiers votre guide à mon tour."

    L'invitation était tentante... Surtout venant d'une pareille voix, aussi gravement mélodieuse.

    "Je ne voudrais pas qu’il arrive quoi que ce soit de tragique par ma faute, Carm... miss Hamilton… Eh bien, je me ferais un plaisir de m’y rendre également, en ce cas... "

    Pourquoi n'avait-il pas prononcé son prénom entièrement? Pudeur ou respect?
    Elle lui sourit en pensant déjà au lendemain. Une heureuse rencontre qui la tiendrait éveillée tout au long de la nuit, c'était certain!


    L'instant touchait à sa fin.
    Cette pensée emplit Carmen Hamilton de tristesse. Dans son ventre, ses organes se contractèrent, laissant place à une étrange douleur, jusque là méconnue par la jeune londonienne. Il lui sembla que son coeur s'arrêta de battre quelques secondes, laissant dans son sein une place vide de sens. Sa peau frissonna à l'idée d'être séparée d'un contact si doux... En cet instant précis, Carmen aurait été prête à agir comme une femme quelconque pour le retenir. Mais n'étant pas une femme banale, elle décida d'être raisonnable.
    Elle tourna les yeux vers son foyer et soupira lentement.


    - Je m'en veux de vous laisser là, mais... Voici la demeure Hamilton...

    Elle lui lança un sourire d'excuses et commença un mouvement pour retirer son bras et se diriger vers le perron. Elle était sincèrement désolée de s'arracher à lui de cette manière.
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Mar - 21:03

    Ah s’il avait été humain ! tout aurait été tellement plus simple !

    Il se serait approché de missHamilton et, sans prêter attention à tous les gens qui auraient été dans les environs ,il aurait commencé à parler d'une voix qu'il voulait chaleureuse...

    "Femme adorable! Vous n'avez pas idée de l'amour que vous inspirez..."

    Il se serait arrangé pour avoir quelques verres dans le sang avant de se lancer, bien sûr...

    "Je pense avoir ingurgité suffisamment de whisky à présent pour pouvoir vous l’avouer. Vous mettrez sur le compte de l’alcool tout ce que votre pudeur ou votre éducation aura du mal à accepter. Cela fait des heures que je cherche le ton, comme un chanteur cherche sa note. Je ne veux pas vous convaincre : convaincre, c’est encore vaincre ; et, moi, je ne veux plus lutter. Avec vous, je veux me laisser aller. Pour une fois, laissons-nous tenter, voulez-vous, par la franchise et la simplicité.
    Depuis que j’ai tenu votre main dans la mienne, je sais que j’ai parfois besoin de la main de quelqu’un dans ma main ; depuis que j’ai senti votre corps respirer au côté du mien, je sais que votre chaleur me fait du bien ; depuis que j’ai lu mon avenir dans vos yeux, je sais que sans vous je ne vaux pas grand-chose, sinon rien : depuis que je vous ai vue aimer, Carmen, je sais que je veux pouvoir vous mériter. Je ne baisse pas les bras : je les ouvre."

    Là-dessus, il se serait jeté presque aux pieds de la si charmante Londonienne.

    "Je vous propose un formidable défi, une belle et grande aventure : faisons-le ensemble, voulez-vous ? Nous enlèverons une à une les épines de mon coeur. Nous réchaufferons mes mains glacées à nos souffles mêlés. Nous échangerons nos sublimes respectifs pour les amalgamer. Sans doute ne serons-nous pas trop de deux pour apprivoiser la bête et la dompter. C’est qu’il s’agit de tout reprendre à zéro. Je pars de rien : il y a du travail, je vous préviens. Il vous faudra tout me réapprendre, du sentiment le plus élémentaire au plus sophistiqué..."

    Et ensuite, une fois à ses pieds, il aurait été si simple de demander :

    "Vous m’enseignerez, n’est-ce pas ? à reconnaître cet élan bizarre que l’on nomme la générosité. Vous me donnerez, n’est-ce pas ? cette drôle d’envie de vouloir tout partager. Aidez-moi, Carmen, à pouvoir tout vous dire sans arrière-pensée. Retrouvons ensemble le sens des gestes simples et spontanés. Seul, j’étais invincible : donnez-moi la force de me présenter à vous, vulnérable et désarmé. Dites-moi ce qu’il faut dire, et montrez-moi ce qu’il faut faire pour être digne d’aimer et d’être aimé.

    Aimez-moi, Carmen. Aimez-moi parce que, moi, je vous aime déjà. Aimez-moi parce que j’ai mauvais caractère et parfois mauvaise réputation. Aimez-moi parce que j’ai de mauvaises fréquentations. Aimez-moi parce que je bois trop. Aimez-moi parce que la tentation est souvent plus forte que moi. Aimez-moi parce que je me suis longtemps trompé. Aimez-moi parce que je n’avais plus aimé depuis trop d’années. Aimez-moi, Carmen, aimez-moi pour chacune de ces mauvaises raisons, aimez-moi pour chacun de mes défauts. Je veux vous aimer : en un mot comme en cent, laissez-moi vous aimer !"

    Ah ! comme c’eût été plus simple... Mais la vie en avait décidé autrement et Eleazar n’était pas humain. Cela constituait un obstacle majeur dans l’avancée des choses. D’abord parce qu’en tant que vampire, l’alcool ne faisait pas vraiment effet sur lui – hormis s’il buvait le sang d’un être vivant bien imbibé, mais il fallait trouver ça ! et chez les cervidés ou les fauves, ce n’est pas vraiment fréquent.

    Enfin, soit. Il fallait suivre le fil de la conversation et du temps qui passe pour pouvoir connaître la suite de l’histoire.
    Carmen Hamilton avait ralenti, puis avait parlé, disant qu’ils avaient fini par arriver chez elle. Denali opina et tenta un sourire.


    "Cette soirée a été un véritable plaisir pour moi, miss Hamilton, et j’ai hâte de vous voir à cette exposition..."

    Eleazar nota mentalement le lieu où elle allait entrer et interpella la demoiselle :

    "Oh, Carmen...
    Je... Pourrais-je récupérer mon manteau ?"
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeVen 6 Mar - 23:15

    Pourquoi le temps devait-il passer si vite? Il sembla à Carmen qu'elle était tombée sur Eleazar, il y a seulement quelques secondes... Tout ce concentré d'émotions qui s'était emparé d'elle avait rendu cet instant inoubliable, mais bien trop court.
    La peur l'envahit alors.
    Et si, elle l'attendait en vain demain... Si tout cela ne reflétait qu'une illusion de ce qu'elle souhaitait vivre avec lui? Cet... amour qu'elle ressentait à ce moment précis pouvait-il être désabusé d'ici quelques heures. Les espoirs que Carmen mettait en cet homme étaient loin d'être réalisables... Toutes ces peurs irrationnelles prouvaient-elles qu'il s'agissait de véritables sentiments? Purs et sincères. Oui, c'était certain... Elle le savait... Elle l'admettait.

    Ce soir, c'était une apparition qui avait pris son coeur...
    Une rencontre rapide, mais intense. Un homme comme elle n'en avait jamais vu avant. Un être passionné et passionnant, d'un raffinement exquis, avec qui elle partageait beaucoup de choses. Il était ce genre de personnes avec lesquelles Carmen souhaitait parler encore et encore. Sauf qu'avec Eleazar Denali, la jeune londonienne souhaitait rester seule, elle ne voulait que personne ne vienne déranger les instants précieux qu'ils vivaient. Elle voulait des moments d'intimité, construire une muraille autour d'eux qui les protègerait de toute intrusion non désirée...

    Alors qu'ils étaient arrêtés devant sa maison, Carmen regardait fixement Eleazar Denali. Elle aurait voulu lui parler en toute franchise. Lui faire part de ses émotions étranges que jamais elle n'avait ressenti auparavant, lui raconter sa peur de ne jamais le revoir, lui promettre de se vouer corps et âme à lui, jusqu'à son dernier soupir, jusqu'à son dernier battement de coeur. Mais pour qui la prendrait-il? Une fille un peu trop rêveuse et facile certainement... Peu lui importait, tant qu'elle avait le droit de le chérir...


    "Cette soirée a été un véritable plaisir pour moi, miss Hamilton, et j’ai hâte de vous voir à cette exposition..."

    - Moi aussi..., répondit-elle dans un murmure à peine audible.

    Elle s'imaginait déjà au lendemain, devant une toile particulièrement pauvre de sens, guettant tour à tour les visiteurs pour reconnaître, puis elle finirait par l'apercevoir et devrait alors se contenir pour ne pas avoir un sourire béat et idiot... Elle se voyait déjà le regarder avec un air amoureux, déjà dévoué... Elle entendrait alors sa voix la saluer de manière polie, respectueuse, mais pleine des sous-entendus de cette soirée, emplie de souvenirs déjà forts...

    S'éloignant lentement de trois pas en marchant à reculons, Carmen soupira discrètement. Elle risquait fortement de ne pas survivre éloignée de lui ainsi... Ses bras l'appelaient pour la serrer contre lui, elle désirait s'y blottir et...


    *Redescends sur terre...*

    Alors qu'elle s'apprêtait à lui souhaiter une bonne et douce nuit, la voix d'Eleazar s'éleva à nouveau.

    "Oh, Carmen...
    Je... Pourrais-je récupérer mon manteau ?"


    La jeune femme émit un léger petit rire et s'approcha à nouveau. Retirant le manteau de ses épaules, elle le tendit à son compagnon de soirée... Si seulement il ne s'en était pas rendu compte...

    - Tenez!

    Puis elle s'éloigna à nouveau, frissonnante, et pas uniquement à cause du froid, la respiration courte. Arrivée au portail, elle se tourna légèrement, et avant de s'éclipser définitivement, prononça dans un murmure délicat, une dernière allusion littéraire en guise de bonne nuit:


    - "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière."
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Mar - 21:56

    Des soirées comme celle-ci, Eleazar n’en avait pas vécues beaucoup durant toute sa longue existence. Les deux soirées les plus marquantes se ressemblaient d’ailleurs terriblement, à quelques détails près. Combien de temps s’était-il écoulé ? Il n’aurait su le dire. Cette rencontre avait paru à la fois furtive et éternelle. Comme si le temps qu’elle avait duré réellement était aussi élastique que les horaires de tous ceux qui travaillaient pour les Volturi. Étrange était la nuit, étrange était l’environnement londonien, étrange étaient ces deux êtres qui, pour une première rencontre, manifestaient tous deux autant de hâte à se revoir, comme si l’un et l’autre s’attendaient depuis longtemps...

    Denali ne s’y trompait pas. Les vampires étaient une race de prédateurs. Tout en eux était prévu pour attirer les êtres humains à les trouver beaux, fascinants et plutôt tentants. Mais un aspect, une odeur, un timbre de voix, un éclat dans l’oeil... tout cela était-il vraiment suffisant pour que ce soit toujours pareil ? Le garde avait fait des choix de vie qui ne lui permettaient pas de se satisfaire d’une impression faite sur un être humain. D’abord parce qu’il évitait de se nourrir de sang humain, ensuite parce qu’il ne savait pas pourquoi ce soir c’était une femme qui lui faisait une impression tout à fait étonnante... sans doute une impression proche de celle que les vampires causaient chez les humains qu’ils rencontraient. Fascination et tentation demeuraient les mots-clefs.

    Devant la maison Hamilton, les mots qui avaient été prononcés avaient une saveur bizarre. Une exquisité presque authentique, mais tellement difficile à définir et à maîtriser. Carmen avait affirmé son impatience de le revoir, comme il venait de le faire lui-même. Une impatience qui avait été murmurée, sans qu’elle ne sache, sans doute qu’il l’avait entendue aussi bien que si elle lui avait dit cela normalement au cours de la conversation. Miss Hamilton était délicate. C’était certainement cette raison qui l’avait poussée à ne pas dire à haute voix des paroles qu’une demoiselle n’était pas censée prononcer à l’attention d’un homme.

    Le garde avait souri à ces propos et avait suivi des yeux la silhouette qui s’éloigna lentement, avec un soupir délicieux. Si la bienséance ne l’avait retenu, il est probable qu’Eleazar n’aurait pas suivi Carmen du regard, il l’aurait tout à fait suivie, il aurait tout fait pour rester auprès d’elle, pour la regarder rêver, pour l’écouter respirer et pour sentir son si subtil parfum... Quitte à devoir forcer quelques portes, c’est ce qu’il aurait fait. Le pouvoir qu’avait sur lui cette rencontre était tellement neuf que le vampire aurait véritablement apprécié pouvoir goûter jusqu’où cela pouvait aller.

    Et quand il lui avait demandé pour récupérer son manteau, la jeune femme avait eu un rire léger et doux avant d’ôter le vêtement et de lui tendre. Eleazar allongea le bras pour prendre l’habit sans toucher la peau de la Londonienne.


    "Merci..."

    Il ne savait pas trop s’il devait ajouter quelques mots ou si cela suffisait. Alors il se tut, de peur de dire des inepties. Il la vit s’éloigner à nouveau, frissonnante cette fois, et regagner le seuil de sa demeure. Denali eut alors droit à quelques mots qui ne lui étaient pas inconnus – des mots d’Edmond Rostand – et qui le firent à nouveau sourire. Lui cita Pascal, avant de prendre congé.

    " « Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir... »
    A demain, Carmen. Reposez-vous bien..."


    C’est après ces quelques mots qu’il tourna les talons pour s’en aller dans la nuit, haute silhouette sombre parmi les rues de Londres, se déplaçant d’un pas léger et aérien qui trahissait ses pensées heureuses.
    Ce soir-là, Eleazar n’eut aucun mal à rejoindre son hôtel, mais il eut toutes les difficultés du monde à y rester. Il aurait tant aimé venir à la fenêtre de la chambre de Carmen Hamilton pour l’observer dormir...
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