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 "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)

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Eleazar Denali
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MessageSujet: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeVen 13 Fév - 1:13

    Londres, première moitié du XIXe siècle.
    Après des années passées en Italie, terre méditerranéenne brûlante, après avoir obtenu la possibilité de quitter quelque temps le territoire des Volturi, Eleazar avait pu se choisir une destination plus grise et moins connue. L'un des grands avantages de vivre plusieurs siècles était de pouvoir se rendre pleinement compte de l'évolution du monde, des gens, des paysages... bref, de la vie en général.

    La dernière fois qu'il était venu dans cette ville, Denali avait vu une sorte de gros bourg qui recelant plus d'un grouillement d'humains que d'une ville bien rangée. Il y avait de cela quelque temps déjà et ce début de siècle était autrement plus prometteur. Cette fois, le voyage en bateau avait été déjà amplement plus agréable et le vampire avait passé beaucoup de temps à la poupe, à respirer les embruns pour ne pas risquer de vouloir tuer sur le navire, ce qui aurait éveillé les soupçons sur une présence meurtrière à bord. En somme, le plus difficile avait été de partager les repas insipides des humains. La journée, il était facile de demeurer dans sa cabine pour lire encore et encore. Il lui suffisait de sortir le soir et tôt le matin. Une fois, juste une fois durant ce voyage, il ne put se retenir et les membres de l'équipage comme les passagers déplorèrent la disparition de Kiki, le caniche de la Comtesse Graziella, sans doute tombé à la mer.

    Denali n'avait pas vécu ce voyage de trop mauvaise manière. Il avait pu apprécier des choses auxquelles il n'aurait pas forcément prêté attention en se déplaçant autrement. Naviguer de l'Italie à la Grande-Bretagne était une expérience sympathique.

    Le vampire commença à arpenter l'Angleterre. Il ne cherchait rien en particulier, mais il aimait constater comme les humains pouvaient se montrer ingénieux, au fil des années. Lui, au début du XIVe siècle, il y avait beaucoup de choses qu'il ignorait et il avait tout appris, d'abord de son délicieux précepteur, ensuite sur le tas.

    Londres, donc. Une ville sombre où l'air fleurait bien différemment des rues de Florence, ou même de Volterra. Pourquoi venait-il ici, exactement? C'était une envie, un désir fou qui s'était emparé de lui et auquel il avait fini par succomber. Après des années. Morgane... Elle lui manquait. Durant tout ce temps, il avait petit à petit changé sa façon de voir les choses. Il avait épargné la vie d'une humaine qui lui avait pourtant largement ouvert l'appétit, puis il avait remis beaucoup de choses en question. Finalement, il s'était rangé à un choix de vie qui fit disparaître la rougeur de ses prunelles pour la remplacer par deux topazes, aux reflets plus ou moins clairs selon la soif qui l'habitait.

    La capitale britannique avait hébergé tant et tant d'auteurs célèbres que cet endroit lui paraissait plus vivant encore que ce que l'on eût pu croire au premier abord. London... Il décida d'y demeurer quelque temps et de chasser à quelques kilomètres pour se nourrir.

    Cela faisait cinq jours qu'il était en Angleterre, dans la ville principale du pays. Eleazar s'ennuyait souvent à mourir en journée. Les rayons du soleil, en cette saison étaient trop présents à certaines heures et il se barricadait presque entre les quatre murs de sa chambre d'hôtel. Puis, en fin d'après-midi, il mettait le nez dehors et partait se promener du côté de la Tamise...

    C'est là qu'un soir il aperçut une silhouette qui n'avait rien d'inconnu. Elle. C'était Elle... Denali l'avait vue de loin et il se rapprocha d'elle très rapidement, pour poser une main sur l'épaule de cette jeune femme, un sourire aux lèvres...


    "Morgane !"

    Même sa voix veloutée trahissait le bonheur de revoir cette silhouette-là...
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeVen 13 Fév - 13:10

    C'était assez incroyable de voir les différentes réactions que les gens pouvaient avoir face à elle. Il y avait une catégorie de ses personnes qui était outrée, elle ne comprenait pas les choix de vie de la jeune femme. Une autre était jalouse et souhaitait avoir le courage de prendre les devants de leurs vies, comme elle; mais la peur les poussait à faire semblant d'appartenir à la première catégorie. Enfin, il y avait ceux qui étaient impressionnés, et qui tournaient autour d'elle pour avoir les moindres détails de ses voyages en Europe.

    Oui, Carmen trouvait cela incroyable. Amusant même. Et ce soir-là, le manège recommença. Elle était arrivée en retard chez la famille Smith. Leur petite fille était fiancée, et il fallait fêter l'évènement. Lauren Smith avait dix-sept ans et s'apprêtait à épouser un Lord quelconque dont Carmen n'avait pas retenu le nom. Mais elle ne cessait de penser à cette affaire. Dix-sept ans... Cette fille allait se marier. C'était lot courant, mais les choix qu'avait fait Carmen la poussaient à penser qu'il s'agissait là d'une énorme erreur. C'était sans doute pour ça qu'à vingt-quatre ans, on la traitait de vieille fille.

    * Complètement idiot...*

    Quoiqu'il en soit, le manège recommença lors de cette célébration. A peine arrivée, la fille Hamilton attira les regards. Les quelques années passées à étudier dans les plus belles villes d'Europe l'avaient métamorphosée. Certes elle ressemblait de façon trop excessive à sa mère, Morgane Peterson, mais tous regardaient avec envie les voyages qu'ils lisaient sur son visage. Puis il y eut les rumeurs dans la salle, les conversations à voix basses qui firent rire la jeune femme.

    Heureusement ce soir, il n'y avait pas que les représentants des deux premières catégories. Et un jeune homme du même âge que Carmen vint à sa rencontre. Daniel. Un ami d'enfance de la fille unique du couple Hamilton. C'était de loin le garçon le moins intéressant de cette ville, obnubilé par l'armée, il ne parlait que de son engagement prochain. Mais Carmen l'aimait bien, il avait un humour totalement décalé qui lui permettait de ne pas faire attention aux ragots.

    Elle passa la soirée à danser, boire un peu de punch, rire avec ces personnes (des hommes surtout) qui s'intéressaient à ce qu'elle avait fait, féliciter la future et timide mariée. En d'autres termes, la soirée se passa bien. Ne manquait que sa mère, invitée mais en prise avec une nouvelle crise de mélancolie qui la murait dans son chagrin. Carmen aurait voulu rester avec elle, mais elle se demandait si la vie qu'elle menait n'avait pas un peu trop bouleversé cette femme si aimante, et préférait ne pas lui imposer sa présence.

    Quand arriva l'heure du couvre-feu, plusieurs hommes se proposèrent de ramener la jeune femme. En véritable indépendante, elle les éconduisit tous de façon plutôt moqueuse, affirmant qu'elle n'avait pas l'intention de protéger qui que ce soit ce soir-là. La fin de soirée n'était pas fraîche pour ce mois de juin. Le soleil s'attardait suffisamment en journée pour que la chaleur s'accumule dans les rues de la capitale anglaise. Alors qu'elle marchait lentement, souhaitant profiter des obscurités de la nuit, sa robe rose pâle frottait le sol dans un léger bruit continu accompagné du claquement de ses pas.

    Elle était perdue dans ses pensées. Devait-elle oui ou non suivre ces conventions stupides et accepter un mariage de convenance? Peut-être même avec Daniel... Il ne serait pas un mari bien difficile à supporter. Son père l'avait plus d'une fois présenté à des prétendants qu'elle refusait systématiquement. Et il la pressait de plus en plus. Si elle n'avait jamais répondu aux supplications de son père, c'était uniquement parce que Morgane n'insistait pas elle. Elle se moquait de savoir si sa fille se marierait un jour ou non, seul comptait son bonheur.

    C'est sans doute ces réflexions autour d'un hypothétique évènement dans la vie de Carmen qui l'empêchèrent d'entendre arriver la personne qui posa alors la main sur son épaule. C'est sans doute elles aussi qui l'ont fait entendre le prénom "Morgane" quand il parla, parce qu'elle pensait à sa mère à ce moment précis. Carmen s'était retournée vivement, un peu effrayée par cette soudaine apparition (mais c'était entièrement de sa faute, elle n'avait qu'à pas se laisser aller dans sa tête), prise d'un hoquet de surprise. Sa respiration un peu trop rapide à son goût, elle plaqua sa main droite sur le haut de sa poitrine, fermant les yeux pour reprendre contenance. Geste machinal pour une femme prise en flagrant délit de rêvasserie.

    Elle rouvrit les yeux et regarda avec un sourire désolé l'homme qui l'avait interpellé. Encore un peu désorientée, elle ne l'examina pas tout de suite.


    - Oh, je suis désolée, je... J'ai été surprise!
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeVen 13 Fév - 22:23


    L’espoir est quelque chose de flou. De flou et de fou, d’ailleurs. Ainsi, en se perdant dans des songes pleins de promesses, on finissait par perdre pied dans la réalité. Que dire alors ? que faire ? comment agir ?
    Eleazar s’était sans doute convaincu un peu trop vite qu’il retrouverait Morgane ici, à Londres, et qu’il pourrait à nouveau passer de merveilleux moments en sa compagnie… Cela faisait des années qu’il ne l’avait pas vue et il y avait gros à parier qu’elle n’était plus tout à fait celle qu’il avait rencontrée un soir, à Florence, au bord d’une fontaine qu’il lui avait été insupportable de voir par la suite, lorsqu’elle avait dû quitter l’Italie. Denali avait eu des obligations détestables peu de temps après la rencontre de miss Peterson et les Volturi n’étant pas du genre à laisser tomber un ordre simplement pour une raison presque humaine, le garde n’avait pas eu le choix… et malheureusement, la belle Morgane avait dû pensé qu’il s’était simplement joué d’elle quand il lui avait promis de la revoir, encore et encore, et de se retrouver le plus souvent possible…

    Plongé dans ces souvenirs, il avait soudain dû revenir à la réalité. C’était le bruit de la Tamise. Les coups de vents qui avaient fouetté le quai jusque là venaient de se calmer et Eleazar avait le regard perdu dans l’eau, comme si c’était elle qui le regardait et non l’inverse.
    Ces belles années étaient si lointaines ! Les reconstituer, c’était un peu comme si le son des vaguelettes du fleuve entrait en lui par intervalles, à la fois berceuse et à la fois brutal comme un éclair ou un glaive.

    Il faisait presque nuit et les gens étaient presque agglutinés dans les rues. Et parmi cette foule, une odeur s’était élevée, portée par le vent plus léger à présent. Un parfum de passé, un parfum d’espoir… Eleazar n’avait pas hésité une seule seconde. C’était son parfum à Elle. Il avait un peu changé, à cause des années, sans doute, mais il était plus fort, semblait-il, plus délicieux que jamais. Il avait fermé les yeux et savouré cette fragrance en levant légèrement le nez et en inspirant le plus possible de cet air parfumé. Alors, il avait marché rapidement, très rapidement, mais sans courir. Elle était là, quelque part, et son parfum le guidait vers Elle.
    Quand il avait reconnu la silhouette, son visage s’était éclairé d’un sourire parfait sur lequel plusieurs passants se retournèrent. Un sourire parfaitement lumineux, de ceux qui rendent n’importe quelle tête superbe. Et il n’avait pas retenu son geste, il avait posé la main sur l’épaule de la silhouette tant appréciée… Mais elle avait sursauté, protégé son cœur d’une main et avait seulement ouvert les yeux, en ayant un sourire plein d’excuses, Denali garda la bouche bêtement ouverte durant quelques secondes.


    "Non, c’est moi qui suis brusque… Pardonnez-moi, je…"

    Le vampire la regardait avec attention. Ses yeux de topaze se teintèrent bientôt d’une lueur de tristesse. Ce n’était pas Morgane. La couleur des yeux n’était pas la même… Morgane les avait verts, cette jeune personne les avait bleus.

    "Je vous ai prise pour quelqu’un d’autre…"

    Eleazar ôta sa main de l’épaule féminine. Sous l’effet de surprise, il avait oublié qu’il l’avait laissée là. Son radieux sourire s’était envolé avec son espoir. Toutefois, la proximité olfactive et physique de cette femme avec Morgane demeurait tout simplement étonnante. Elle lui ressemblait tellement ! Le visage était peut-être plus… ou moins… non, il ne savait pas exactement quelle différence il pouvait bien y avoir entre les deux femmes. Et, bien que son souvenir de Morgane soit extrêmement précis, Denali ne voulait pas jouer au jeu des sept différences, pas avec elle.

    Le vampire eut un petit soupir. L’espoir ne lui valait rien. Pas plus que la solitude et pas plus que l’Angleterre. Le cœur de la jeune femme en face de lui battait vite et fort, effet de la peur qu’il avait dû lui causer quelques instants plus tôt, et Eleazar le perçut comme un gong qui retentirait comme pour écraser le monde… son monde à lui, son monde de rêves et d’espoirs… son monde de souvenirs et de regrets… Il y avait si longtemps…


    "Je suis désolé de vous avoir dérangée, mademoiselle…"

    Les accents déçus et tristes qui pointaient dans la voix de velours n’étaient qu’une pâle copie de ce que le vampire ressentait exactement en son for intérieur. Reverrait-il Morgane ? Une fois, juste une fois… Il ne demandait pas plus… La revoir, la voir heureuse et pouvoir s’assurer que les obligations que lui avaient mises dans les pieds les Volturi n’avaient pas ébréché autre chose que ses espoirs à lui. Il fallait que Morgane soit heureuse. Lui, il pouvait bien vivre triste, il n’était de toute manière pas vivant au sens propre du terme… à l’instar des colons, quelque chose s’était installé au sein du vampire, bien malgré lui, et, après avoir fait son devoir, ce quelque chose avait laissé des traces profondes, des milliers de griffures qui dorment nuit après nuit au bord de tout, dans les environs du cœur. Elles dorment, elles naissent et elles meurent là. Si tant est qu’elles soient mortelles. Il n’y a pas de solution, ni de remède. C’est dans cet état que le quelque chose en question, l’orgueilleux quelque chose, a laissé son empire colonial. Il a pris congé de ses anciens sujets sans leur léguer ni soins, ni projets ; rien que des espoirs destinés à être déçus…

    "Désolé…"

    Denali avait répété ce mot, comme si cela allait exorciser sa méprise et permettre à tout son être de se reprendre, de se remettre à être lui-même… mais en ce moment précis, ce n’était pas possible, pas encore… Mais une méprise ne pouvait être excusée que si elle était justifiée. Dès lors, il ajouta une phrase, toute simple, en levant les yeux vers le visage de sa rencontre.

    "Vous ressemblez beaucoup à une amie que j’ai perdue de vue il y a un moment déjà…"
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 14 Fév - 0:26

    Tandis que son coeur reprenait un rythme normal, les épaules de Carmen se détendirent en même temps que les traits de son visage. Reprenant peu à peu ses esprits, la jeune femme laissa tomber sa main et laissa un large sourire fendre son visage. Elle regarda alors cet homme arrivé avec une discrétion folle derrière elle. Elle aurait pu admirait sa grande beauté si l’éclat de tristesse qui brillait dans son regard ne l’avait pas interpelait. Et son sourire se transforma en une expression de surprise.

    La personne pour qui il l’avait prise devait ou bien être une personne qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, ou une amie très chère. Plus que de la tristesse, c’était une véritable expression de douleur qu’elle voyait en lui.


    "Non, c’est moi qui suis brusque… Pardonnez-moi, je…"

    Carmen voulut répondre, mais stupéfaite par cette expression qu’elle n’avait jamais vu sur le visage d’aucun être humain l’empêcha d’articuler le moindre mot. Elle se contenta donc de secouer la tête pour lui assurer que ce n’était rien. Et il la détailla, cherchant sûrement pourquoi il l’avait prise pour Cette Autre. Si importante à ses yeux.

    "Je vous ai prise pour quelqu’un d’autre…"

    A nouveau, elle secoua la tête, avec un sourire d’excuses. Pour l’effet que ça lui faisait, elle aurait vraiment souhaité qu’il tombe sur Elle. Cette femme savait-elle qu’elle avait été appréciée à ce point-là? Il retira sa main de son épaule et continua de la dévisager. A quel point Carmen et cette femme se ressemblait-elle? Carmen n’arrivait toujours pas à articuler.

    "Je suis désolé de vous avoir dérangée, mademoiselle…"

    Dérangée? Mais ce genre de méprise peut arriver à n’importe qui. Puis il paraissait si déçu. Ce tourbillon de sentiments la prenait de court, elle ne savait pas comment réagir face à cela. Si elle avait pu lui dire « Oh, mais je sais pour qui vous me prenez, je vais vous la chercher! » Elle l’aurait sans l’ombre d’une seule hésitation. La voix de l’homme se perdit alors qu’il la regardait toujours, voyant certainement le visage de cette femme devant lui.

    "Désolé…"

    Était-ce de la détresse? Du désespoir? Que vivait donc cet homme pour ressentir autant d’émotions négatives? Cette femme l’avait-elle fait souffrir après l’avoir rendu heureux? Était-ce une parente? Une maîtresse. L’indiscrétion étant aussi mauvaise que la curiosité, Carmen se mordit légèrement les lèvres pour qu’une mauvaise question ne franchisse pas ses lèvres.

    "Vous ressemblez beaucoup à une amie que j’ai perdue de vue il y a un moment déjà…"

    C’était là une manière de se justifier. Mais cela avait semblé évident dès le départ. Il essayait tant bien que mal de reprendre constance. Et pour lui faciliter la tâche, elle garda son sourire et ses yeux rieurs. La surprise passée, elle pouvait à nouveau parler.

    - Je vous en prie, il n’y a aucun mal… Juste un léger sursaut de la part d’une rêvasseuse… J’aurai aimé être cette personne… Pour vous bien sûr!

    Oui, elle l’aurait souhaité. Elle était persuadée que voir un sourire sur le visage de cet homme la soulagerait grandement.


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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 14 Fév - 1:55

    Cette jeune femme lui ressemblait tellement ! Eleazar perdait ses moyens en la regardant, comme s'il se noyait dans une contemplation sans fin et sans espoir de s'en sortir. Même son parfum lui ressemblait énormément...
    Il sentit que le coeur de la belle reprenait une cadence proche de l'amble... et il ne pouvait détacher son regard de ce visage si similaire à celui qui hantait son esprit depuis plus de vingt ans... Comment Morgane pouvait-elle être à présent? Etait-elle unie à un homme? Avait-elle une vie qui lui plaisait? Etait-elle heureuse? C'était pour que les réponses à ces trois dernières questions soient positives qu'Eleazar n'avait pas fait part de ses pensées à la demoiselle croisée à Florence.

    La manière qu’avait la jeune femme de secouer doucement la tête en souriant aurait fait tomber n’importe quel homme à ses pieds, tant les exhalaisons que dégageait la peau certainement sucrée étaient envoûtantes… Il respirait ce parfum en le savourant, comme s’il s’était agi d’un mets rare et cher que l’on ne pouvait pas se procurer partout ni tout le temps.

    Et il se répandait en excuses comme s’il avait été coupable d’un crime particulièrement gore, un crime qu’il faudrait des siècles et des siècles de travaux forcés pour pouvoir espérer la moindre rédemption… Pris dans sa mélopée mentale, dans son incantation implorant son esprit de se calmer et de revenir sur terre et dans le moment présent, Denali ne semblait pas réellement assister à ce à quoi il assistait. Tout ce qu’il avait pu imaginer comme situations où il retrouverait la fille du Colonel Peterson était occupé à s’écrouler en lui, comme un château de cartes qu’un geste trop rapide fait tomber…
    Puis elle parla et sa voix ressemblait moins à celle que Morgane avait dans les souvenirs d’Eleazar, alors il la considéra enfin comme quelqu’un d’autre que la jeune fille de Florence…


    "C’est… aimable de votre part… mais…"

    Bon sang, mais comment était-il possible de devenir aussi gauche, d’un coup ? Denali soupira. Il avait été bien plus marqué qu’il ne l’avait cru par cette rencontre en Italie. Beaucoup plus que ce qu’il pensait possible…

    Eleazar se tourna légèrement, quinze degrés sur sa droite, pas plus. S’il avait été moins fier, il aurait peut-être même étouffé quelques larmes pour ce nouvel espoir déçu. L’Espagnol avait fermé les yeux et avait levé le visage, humant l’air de Londres à la recherche du parfum de Morgane…


    "Je pense que j’aurais bravé des orages pour revoir ses yeux… pour discuter encore avec elle de Pétrarque… celui qui nous avait fait nous rencontrer… J’y pense chaque soir en regardant l’horizon…"

    L’auteur italien, inventeur du sonnet, celui qui adorait Laure d’un amour-passion que Denali ne croyait pas possible dans la réalité… Peut-être était-ce cela qu’il ne s’avouait pas : il aimait. Et sincèrement. Mais ce n’était pas possible…
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 14 Fév - 13:50

    Et savait-elle la chance qu'elle avait, cette femme inconnue? Savait-elle que quelque part un homme était prêt à damner son âme juste pour l'apercevoir, pour savoir si elle allait bien?

    Carmen était un peu choquée par tant de sentiments, et gênée par les regards qu'il lui portait. A ce moment précis, elle aurait donné n'importe quoi pour connaître l'identité de cette femme. Elle repensa à la fête qu'elle venait de quitter, et au mariage forcé que devait subir la jeune Lauren Smith. Jamais elle n'aurait la chance de voir ce genre d'amour dans les yeux d'un homme. Cette étincelle était l'une des plus belles choses que Carmen avait vu dans sa vie.

    Peinée pour cet homme, elle aurait voulu l'aider. Peut-être chercher avec elle cette femme. Mais elle avait peur de lui créer un plus gros chagrin si jamais les nouvelles étaient mauvaises. Carmen mit donc sa curiosité de côté. Il était extrêmement gêné vis à vis de la jeune femme, et cette gaucherie dont il faisait preuve révélait de grandes blessures qui provoquèrent l'émoi de la petite britannique.

    Elle commença alors à le détailler. Il devait approcher les quarante années et avait un physique assez hors du commun. Son visage était pâle, blanchâtre même, mais loin d'être maladif non, c'était une teinte somptueuse, presque nacrée qui donnait la certitude que cette peau-là devait être très très douce. Ses cheveux, légèrement parsemés de teinte grisâtre, étaient impeccablement coiffés, de façon simple mais élégante. Son regard empli de tristesse avait une couleur ocre que jamais Carmen n'avait vu sur aucun homme. Quant à son corps, il émanait de lui une puissance folle. Cet homme avait la carrure d'un homme habitué à un quelconque entraînement. Un militaire peut-être? Carmen en avait un peu assez que les hommes qui l'entouraient ne pensent qu'à ce chemin de vie.


    "C’est… aimable de votre part… mais… Je pense que j’aurais bravé des orages pour revoir ses yeux… pour discuter encore avec elle de Pétrarque… celui qui nous avait fait nous rencontrer… J’y pense chaque soir en regardant l’horizon…"

    Oh, ce devait être une femme hors du commun alors. Les rouages se mirent en place dans sa tête. Il n'était pas homme à s'amouracher de n'importe quelle femme un peu trop commune. Mais plutôt le genre de femmes qu'était sa propre mère, qui sait tenir une conversation sur autre chose que la prochaine soirée mondaine importante à ne pas louper.

    - Cette femme connait-elle sa chance? Depuis quand ne l'avez-vous pas vu pour qu'elle vous manque à ce point?

    Et là, Carmen se dit qu'elle était peut-être un peu trop indiscrète, et se mit à rougir. Cette facilité à voir le rouge lui monter aux joues était agaçante. Un trait de famille dont elle se serait bien passée...
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 14 Fév - 20:59

    Les yeux fermés, le nez mesurément levé vers le haut, Eleazar évitait quelque peu de regarder cette jeune fille. Elle lui rappelait bien trop Morgane Peterson. Et la regarder était une souffrance, car, malgré tous les espoirs qu’il avait pu formuler pour le bonheur de Morgane, jamais il n’avait eu l’occasion de vérifier leur réalisation. Et lui, il s’était mortifié en ne cessant de se dire que peu importait son malheur à lui, car ce qui comptait était son bonheur à elle. Il lui était arrivé à plusieurs reprises de se rendre dans la rue où il avait raccompagné la fille du colonel, cherchant à la voir, mais jamais il ne la voyait… et chaque fois, il en éprouvait une sensation maladive de vague effroi, qui l’humiliait, et son visage se renfrognait. Il était terriblement attaché à cette jeune femme, c’en devenait obsédant. Les Volturi avaient cherché à l’éloigner d’elle. Il en était sûr, Aro lui avait touché le bras un soir que le garde revenait de patrouille avec un peu de retard. Eleazar avait fait son détour devenu habituel, ce soir-là et le geste d’Aro lui avait fait craindre le pire pour la belle Londonienne…

    Bientôt il tomba dans une profonde rêverie, une sorte de torpeur plutôt, et il continua son chemin sur quelques pas, avant de revenir sans rien remarquer ou, plus exactement, sans vouloir rien remarquer de ce qui l’entourait. De loin en loin cependant, il marmottait quelques mots indistincts, par cette habitude de monologuer, dont il s’avouait parfois atteint ; il se rendait compte que ses idées se brouillaient parfois dans sa tête, et qu’il était peut-être un peu faible : il n’avait presque rien mangé depuis deux jours, puisqu’il ne cherchait pas à vider les rues de Londres de ses passants, ce n’était pas toujours évident de trouver des animaux suffisamment imposants par ici. Et visiter le zoo pour y égorger un ours ou un puma n’était pas une très bonne idée, de son avis. Une ombre de soif passait de temps à autre dans son regard, mais cela restait relativement contrôlable pour le moment. Les anneaux violets n’étaient pas encore là.

    Il n’avait pas loin à aller, il connaissait même le nombre exact de pas qu’il avait à faire pour rejoindre la porte de ce zoo, juste sept cent trente. Il les avait comptés un jour que ce rêve s’était emparé de lui. Dans ce temps-là, il ne croyait pas lui-même à sa réalisation. Sa hardiesse chimérique, à la fois séduisante et monstrueuse, ne servait qu’à exciter ses nerfs. Maintenant, quelques jours s’étaient écoulés, il commençait à considérer les choses tout autrement et malgré tous ses soliloques énervants sur sa faiblesse, son impuissance et son irrésolution, il s’habituait peu à peu et comme malgré lui, à appeler cette chimère épouvantable, une affaire, qu’il aurait entreprise, tout en continuant à douter de lui-même.

    La voix de la jeune femme le ramena à la réalité du moment. Elle lui posait des questions sensées que lui-même s’était déjà posé auparavant… Alors la réponse fut presque mécanique, tandis que les yeux du vampire se posaient à nouveau sur les traits tellement semblables à ceux dont l’image ne l’avait jamais quitté.


    "Elle et moi n’avions pas suffisamment en commun pour que quelque chose soit possible… et puis, une fille de militaire se doit d’obéir à son père, quoi qu’il arrive, n’est-ce pas ?...
    Il a suffi qu’il le décide pour qu’elle reparte avec lui…"
    Après un temps de silence, il reprit : "Il y a plus de vingt ans que je ne l’ai revue… et vous lui ressemblez tant que j’ai vraiment cru…"

    Denali soupira de nouveau. Il ne devait plus penser ainsi bon sang, ou il finirait par devenir dépressif. Et un vampire dépressif, ça ne doit pas être très beau à voir…

    "Enfin, je suppose que j’ai fini par l’idéaliser un peu aussi… Qui resterait pareil après plus de vingt ans ?"

    Oui, qui resterait pareil physiquement ? à part des vampires, personne, évidemment. Hors, il n’y avait rien de vampirique en Morgane. C’était l’une de ces humaines délicates vouées à un avenir mortel… C’était à la fois un gâchis de vouer telle perfection à la mort, mais d’un autre côté, la mort donnait un sens à la vie… Car la finitude était une des conditions sine qua non pour pouvoir profiter pleinement de l’instant présent…

    "Je suis sûr qu’elle est toujours gracieuse et cultivée, mais quelle bêtise de penser qu’elle ait pu garder la même silhouette… "

    La jeune femme à qui il s’adressait n’avait pas eu d’enfant. Cela se voyait clairement. Les femmes ayant enfanté portaient la lourdeur d’un ventre distendu par la suite.
    Un petit sourire vint se peindre sur le visage d’Eleazar.


    "Mais je suppose que vous êtes attendue par un fiancé ou un mari et que j’abuse de votre temps avec mes histoires…"
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeDim 15 Fév - 13:21

    Il avait soigneusement évité de la regarder. Peut-être pour ne pas fondre en larmes. Peut-être pour éviter de voir le visage qui avait tué tous ses espoirs. Comment pouvait-on laisser souffrir un tel visage? N'y avait-il pas une solution pour que la sérénité, le calme ou même le bonheur puissent trouver place dans des traits si parfaits qu'ils en devenaient divins? Un tel émoi n'avait pas le droit d'envahir de tels endroits sur terre.

    Car ce visage avait une véritable histoire, un vécu qui ne demandait qu'à être raconté. Était-il comme elle un voyageur qui avait parcouru des miles et des miles pour simplement lire un ouvrage allemand ou pouvoir admirer un tableau de De Vinci? Les apparences pouvaient bien être trompeuses, mais son élégance, son raffinement plutôt, ses intonations, son vocabulaire, tout traduisait un goût certain pour les belles choses. Enfin un homme qui ne pensait pas qu'aux glorieuses batailles de son pays...

    Il sembla ailleurs, perdu dans ses souvenirs. Il était intrigant... Face à quelqu'un avec qui il avait un semblant de discussion, il parvenait à s'évader dans les méandres douloureuses de sa mémoire, l'image de La Femme gravée à jamais sur ses iris d'or, comme s'il ne voyait qu'Elle. Intrigant oui, car il était certain que cet homme plaisait autour de lui et aucune femme n'avait réussi à La faire sortir de son esprit. S'était-il marié malgré son amour pour cette icône? Avait-il cherché ce visage sur d'autres comme il le faisait ce soir?

    Les questions de Carmen le ramenèrent tant bien que mal à la réalité, soit lui et elle dans cette rue de Londres, discutant d'un amour perdu mais ô combien présent. Il la regarda à nouveau, mortifié par cette troublante apparition. Parviendrait-il jamais à l'oublier?


    "Elle et moi n’avions pas suffisamment en commun pour que quelque chose soit possible… et puis, une fille de militaire se doit d’obéir à son père, quoi qu’il arrive, n’est-ce pas ?...
    Il a suffi qu’il le décide pour qu’elle reparte avec lui…" Après un temps de silence, il reprit : "Il y a plus de vingt ans que je ne l’ai revue… et vous lui ressemblez tant que j’ai vraiment cru…"


    Carmen eut un sourire d'excuses. Elle s'en voulait de cette fatalité qui l'avait poussée à être le portrait vivant de cette femme et à ainsi anéantir le semblant d'espoir qu'il avait en lui.

    "Enfin, je suppose que j’ai fini par l’idéaliser un peu aussi… Qui resterait pareil après plus de vingt ans ?"

    Idéaliser? L'amour est un idéal, certes. On ne voit l'objet de cet amour qu'à travers nos yeux et ce doit être le plus bel objet de tous les temps. Mais idéaliser? Non... Les yeux du cœur sont les plus sincères...

    "Je suis sûr qu’elle est toujours gracieuse et cultivée, mais quelle bêtise de penser qu’elle ait pu garder la même silhouette… "

    Cette réflexion provoqua un rire très léger chez la jeune femme. Il essayait de ce convaincre que le visage de son désir n'était plus le même et qu'ainsi il aurait le loisir de ne plus éprouver les mêmes sentiments. Que les hommes étaient naïfs! Il suffisait de voir la mère de Carmen pour savoir que le temps embellissait les femmes. Mais elle ne fit aucune réflexion sur cette remarque. Surtout qu'il esquissait enfin un sourire.

    "Mais je suppose que vous êtes attendue par un fiancé ou un mari et que j’abuse de votre temps avec mes histoires…"

    Là, elle écarquilla les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Il n'était pas d'ici. Parce que les gens de la bonne société londonienne connaissaient Carmen pour ses frasques, ses voyages... et son célibat... Ou alors il venait tout juste de rentrer et n'avait pas encore eu droit aux ragots!

    - Euh... Non, je... euh... je vis encore avec ma mère! Elle a la bonté de souffrir mon esprit d'évasion...
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeDim 15 Fév - 19:38

    Vient un moment où il faut se rendre à l’évidence. Cette jeune femme avait beau être le portrait craché de Morgane, il n’était pas possible qu’Eleazar puisse retrouver miss Peterson, cette charmante demoiselle croisée en Italie, cette jeune fille à qui il n’avait jamais pu dire ce qu’il avait tant eu envie de lui dire… Peut-être était-il temps de se dire qu’elle était heureuse, qu’elle l’avait oublié, lui qui avait déjà l’allure d’un homme de près de quarante ans à l’époque… Elle avait peut-être pensé qu’il avait vieilli, ou qu’il était mort, qui sait… Il valait mieux ne plus y penser, sans doute. En plus de vingt ans, Denali avait eu tant de bonnes raisons d’oublier Morgane… et pourtant il n’avait pas pu. Et chaque fois qu’il apercevait le vampire blond qui avait été présent ce soir-là, Carlisle Cullen, il ne pouvait s’empêcher de laisser les souvenirs l’envahir.

    Ce soir, donc, Eleazar se décida enfin, après plus de vingt années, à croire au bonheur de Morgane Peterson. Elle pouvait bien être heureuse sans lui, après tout… et il était grand temps qu’il cesse de penser à elle de cette triste manière qui avait été son lot depuis tout ce temps. Oui, lui aussi avait droit au bonheur, même sans elle.
    La rencontre de cette jeune femme, ce soir, lui mettait les yeux en face des trous. Il ne servait pas à grand-chose de continuer à aimer en silence une femme qui ne faisait pas partie de sa vie et qui, en quelque sorte, l’empêchait de mener une non-vie pleine et correcte.

    Ses réflexions le poussaient trop souvent à se morfondre. Il fallait que cela change, comment, sinon, pourrait-il un jour espérer autre chose que ce qu’il avait déjà ? Une vie sans désirs et sans espérance n’en est pas une. Et ce que dit la jeune femme vint appuyer cette pensée. Elle avait choisi une autre voie que celle, toute tracée, que la bonne société imposait inéluctablement à la gent féminine.
    Elle avait eu un regard assez expressif accompagné d’un bref mouvement des lèvres. Etonnant, comme réaction face aux paroles qu’il avait dites. Il se contenta d’un sourire et de quelques paroles.


    "Oh, vous êtes éprise de liberté, vous aussi ? Votre mère doit avoir un esprit ouvert et tolérant ! Ce n’est pas très courant dans ce monde… On pourrait presque croire que chaque femme qui naît est d’emblée promise à un homme prédestiné…"

    Qui oserait affirmer le contraire ? Les mariages arrangés, cela existait de tout temps et le sentiment était obligé de naître par lui-même, après le mariage, pour que les époux puissent être heureux ensemble… Au fond, lui avait échappé à ce genre de choses en devenant vampire et ce n’était pas plus mal, tout bien réfléchi… S’il était resté humain, quelle vie aurait-il eue ? une vie au Moyen Âge ne valait pas grand-chose à ses yeux, désormais qu’il connaissait la culture moderne !

    "Qu’entendez-vous par « esprit d’évasion », exactement ? Vous rêvez de quitter Londres ? ou est-ce une évasion moins physique ?"

    Le garde des Volturi reprenait peu à peu pied dans la réalité du moment. Dieu, comme c’était bon de pouvoir chercher à connaître les gens sans leur associer forcément l’identité d’une autre personne, d’une absence.
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeDim 15 Fév - 22:40

    A son grand soulagement, il ne fut aucunement choqué de son choix de vie. Il appartenait donc à la troisième catégorie. Celle des gens qui avaient un minimum de respect pour la libre expression des femmes. Elle poussa donc un soupir de soulagement et sourit largement. Oui, Carmen aimait la liberté qu'elle s'était choisie, mais n'avouait pas qu'elle avait encore un peu de mal à gérer les commentaires qui se faisaient sur son passage, et il était toujours soulageant d'avoir un semblant de soutien.

    Carmen était d'un naturel calme, il fallait le dire, mais sa curiosité l'emportait sur tout le reste. Curiosité des autres principalement, il fallait donc qu'elle sache tout, ce qu'ils avaient fait, faisaient et feraient. Voilà pourquoi elle avait rencontré autant de personnes, avait si souvent voyagé, s'était acharnée à lire tout ce qui lui tombait sous la main. De ce fait, elle passait un peu trop pour une extravertie, alors qu'il n'en était rien.

    Peut-être était-ce pour cela qu'elle appréciait la compagnie de son ami d'enfance. Un peu trop niais pour réfléchir à ce qui se disait autour de lui, il ne savait pas qu'il se compromettait avec une "fille comme elle". Mais il ne la jugeait pas. Jamais. Et cela la soulageait grandement. Elle ne pouvait décemment pas rester enfermée dans la demeure familiale pour éviter les regards des jaloux!

    Au contraire, cet homme qui donnait l'impression d'avoir un minimum de bagage culturel (c'était une supposition, elle savait que l'habit ne faisait pas le moine... en particuliers chez les aristocrates...), cet homme donc, semblait montrer un réel intérêt pour les propos qu'elle venait de tenir. Il n'était pas choqué par son non-mariage alors qu'il était certainement évident qu'elle avait l'âge d'être mariée depuis des lustres!

    "Oh, vous êtes éprise de liberté, vous aussi ? Votre mère doit avoir un esprit ouvert et tolérant ! Ce n’est pas très courant dans ce monde… On pourrait presque croire que chaque femme qui naît est d’emblée promise à un homme prédestiné…"

    En plus... Il était d'accord avec elle! Voilà une chose bien rare... Généralement, les hommes qui voulaient entendre parler de ses voyages, qui montraient une certaine curiosité à son égard, la prenait pour un garçon manqué, une fille un peu trop exhibitionniste, et certains cherchaient même à la mettre dans leur lit... Et rien de plus! Ils pensaient peut être que ses week-end à Paris avaient été... intenses!

    "Qu’entendez-vous par « esprit d’évasion », exactement ? Vous rêvez de quitter Londres ? ou est-ce une évasion moins physique ?"

    Donc, pas d'ici... C'était clair!

    - En fait... je viens de rentrer de Berlin... Je suis allée voir une exposition des dernières peintures de Goethe et...

    Mieux valait s'arrêter là...
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeLun 16 Fév - 17:25

    La voyant sourire et soupirer de manière assez parlante, Eleazar estima que sa présence ne devait pas trop déranger la donzelle. Il avait, certes, mal commencé son entrée en scène, désarçonné qu’il était par la rare beauté qu’affichait cette jeune femme et qui lui rappelait beaucoup (trop) une autre jeune femme dont il avait fait la connaissance longtemps auparavant (longtemps au sens humain, s’entend). Bref, voir son interlocutrice afficher de telles marques de non-ennui était plutôt encourageant pour continuer la discussion.
    Il était bien conscient d’avoir été légèrement ridicule, ou, à tout le moins, il s’était montré dans un réel état de faiblesse, voire de détresse lorsqu’il avait réalisé sa méprise. D’ailleurs, il s’était répandu en excuses comme l’aurait fait un gamin pris en faute… Et, au fond, son erreur de discernement, cette confusion entre une femme adorée et une autre, inconnue, n’était peut-être pas une si grande faute de sa part.

    Alors qu’elle expliquait son dernier voyage – liberté hors du pays tant que liberté intellectuelle –, Denali se trouva fort aise. Les femmes anglaises étaient-elles si différentes des Italiennes ? D’où leur venait cette soif de lire, de connaître et d’apprendre ? Un jour, il faudrait que ces femmes aient accès à tout ce qu’elles ne pouvaient qu’entrevoir actuellement. Eleazar était d’avis que l’égalité existait, entre les sexes, entre les couleurs et entre les cultures. Bien sûr, les vampires restaient en dehors de tout cela, ils étaient bien au-dessus de l’humanité par bien des aspects, mais il était clair qu’il y avait des progrès à faire.
    Ainsi, elle était allée à Berlin… ah ! la patrie de Goethe, de Schiller et Klopstock ! Mais c’était Goethe qui avait retenu la belle, apparemment… Et le silence qui suivit les quelques mots qu’elle avait prononcés poussa le vampire à parler à son tour.


    "Ah, Goethe ! Le Sturm und Drang ! Quelle puissance dans ses oeuvres, n’est-ce pas?
    Je ne connais pas le Goethe peintre, mais le poète, l’écrivain, le dramaturge… Quel homme !"


    Lequel de Werther ou de Faust était le plus touchant ? Parfois, Eleazar se sentait un peu comme le professeur éponyme, quoique lui n’ait jamais signé de contrat de son sang pour se damner… Il avait choisi de tirer parti de sa condition en apprenant tout ce qu’il était possible d’apprendre… un peu comme Faust qui, lui, avait promis son âme à un Méphistophélès ayant parié avec le Seigneur… Quelle imagination dans cette oeuvre, quelle force dans les images ! Denali en avait été subjugué. Certains passages lui étaient restés en mémoire et il lui sembla normal de déclamer, en mettant dans le monologue l’ardeur et la ferveur nécessaires :

    "Philosophie, hélas! jurisprudence, médecine, et toi aussi, triste théologie!... je vous ai donc étudiées à fond avec ardeur et patience : et maintenant me voici là, pauvre fou, tout aussi sage que devants Je m'intitule, il est vrai, Maître, Docteur, et, depuis dix ans, je promène çà et là mes élèves par le nez. — Et je vois bien que nous ne pouvons rien connaître!... Voilà ce qui me brûle le sang! J'en sais plus, il est vrai, que tout ce qu'il y a de sots, de docteurs, de maîtres, d'écrivains et de moines au monde ! Ni scrupule, ni doute ne me tourmentent plus ! Je ne crains rien du diable, ni de l'enfer; mais aussi toute joie m'est enlevée. Je ne crois pas savoir rien de bon en effet, ni pouvoir rien enseigner aux hommes pour les améliorer et les convertir. Aussi n'ai-je ni bien, ni argent, ni honneur, ni domination dans le monde : un chien ne voudrait pas de la vie à ce prix ! Il ne me reste désormais qu'à me jeter dans la magie. Oh! si la force de l'esprit et de la parole me dévoilait les secrets que j'ignore, et si je n'étais plus obligé de dire péniblement ce que je ne sais pas ; si enfin je pouvais connaître tout ce que le monde cache en lui-même, et, sans m'attacher davantage à des mots inutiles, voir ce que la nature contient de secrète énergie et de semences éternelles! "

    Après cette dernière phrase, le vampire se tut et posa à nouveau sur son interlocutrice un regard topaze plein de la joie qui l’habitait lorsqu’il avait l’occasion de partager ses lectures, ses passions et ses expériences avec des personnes aussi intéressées que lui par la culture et la littérature. Il sourit.

    "Parlez-moi de ces peintures, Miss, donnez-moi une idée de ce qu’elles sont… Sont-elles aussi fortes que ce texte ? Ou plus encore ?
    Partagez avec moi, je vous en prie, ce que je ne connais pas…"


    Avec cette voix veloutée, Denali avait l’air de demander une grande faveur à la demoiselle en face de lui. Il était curieux de savoir ce qu’elle avait vu et que lui ne connaissait pas… car sans doute, les Volturi ne se montraient pas toujours bons princes et il fallait souvent se démener pour obtenir l’une ou l’autre "permission", comme dans l’armée… Cela commençait à exaspérer Eleazar qui, épris de liberté, saturait petit à petit de toutes ces choses qu’il devait faire, bien souvent à contre-coeur.
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeLun 16 Fév - 23:56

    ... Carmen avait failli se laisser (une fois de plus...) emporter par ses récentes découvertes. Et Goethe peintre, c'en était une de taille. Non, il ne fallait pas qu'elle se laisse aller à ses divagations artistiques, il la prendrait pour une illuminée sinon.

    "Ah, Goethe ! Le Sturm und Drang ! Quelle puissance dans ses oeuvres, n’est-ce pas?
    Je ne connais pas le Goethe peintre, mais le poète, l’écrivain, le dramaturge… Quel homme !"


    ... La jeune femme s'était attendue à ce qu'il soit le genre d'homme à tenir compte de la culture de ce monde, mais pas au point de connaître Goethe avec autant de précisions. En réalité, il ne l'avait pas prise pour une fanatique, ou même une rêveuse, une de ces précieuses du dix-septième siècle qui fantasmait à travers leurs lectures... Non, il avait même eu l'air d'apprécier à leur juste valeur les mots qu'elle n'avait pas osé prononcés.

    "Parlez-moi de ces peintures, Miss, donnez-moi une idée de ce qu’elles sont… Sont-elles aussi fortes que ce texte ? Ou plus encore ?
    Partagez avec moi, je vous en prie, ce que je ne connais pas…"


    Puis Carmen fut abasourdie. Qui diable (et ce mot était totalement approprié!) pouvait bien citer Faust d'un trait d'un seul, sans aucune faute dans la traduction, ni aucune hésitation? Le Romantisme allemand faisait parler de lui à travers toute l'Europe, il fallait l'avouer. Mais qui connaissait Faust à ce point?

    Elle le regardait avec une sorte intensité. C'était elle qui l'observait comme s'il venait tout droit d'un monde qui n'existait pas finalement. Etrange... Elle venait de lui avouer le style de vie qu'elle avait choisi. Il ne l'interrogeait pas. Non, il voulait parler d'art. Etait-il aussi normal que la jeune britannique? Certainement pas...

    Il devait même être plus étrange que Carmen elle même! Parce qu'avec de tels atouts, un visage parfait, une voix enivrante et une culture qui semblait à toute épreuve, il était certainement quelqu'un d'important. Impossible autrement. Elle l'observa longuement. Très longuement, se perdant dans une contemplation minutieuse, cherchant à percer les mystères de cet homme.

    Un amour perdu... Un homme charmant (charmeur?)... Gentleman... Cultivé... Un dandy? Elégant et raffiné?

    Oui, elle se perdait dans cette contemplation. Contemplation d'un spectacle qu'elle n'avait jamais vu auparavant...


    - Euh... Les peintures de Goethe... Elles sont très rares. Il s'amuse à appeler cela son "petit talent". Il s'attarde particulièrement sur des paysages à caractère romantique. De grandes étendues, quelques fois des paysages effrayants, d'autres fois d'une beauté sans égales... Il les a réalisé principalement lors de ses voyages en Italie. Je considère que cela fait parti de son journal de voyage. Et que ce n'est pas qu'un petit talent...

    Elle n'avait pas détaché ses yeux des siens...


Dernière édition par Carmen Denali le Mer 18 Fév - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeMar 17 Fév - 20:20

[hj : désolée, c'est un peu court, mais j'avais envie de répondre tout de suite et ma méthodo est occupée à me harceler...]

    Quels points communs peut-on trouver entre un vampire comme Denali et le personnage de Faust tel que Goethe l'avait conçu? énormément... D'abord, il y avait cette soif de connaissance, ce désir de savoir tout ce qu'il était possible de savoir, dans un tas de domaines et sans autre limite que celles de l'état des recherches... Ensuite, on pouvait trouver des similitudes au niveau de l'attirance pour des connaissances plus ésotériques ou simplement moins répandues, des connaissances parfois mal perçues, mais tellement intéressantes ! Ajoutez encore le côté "damnation" des deux êtres, et l'amour-passion qui se révèle presque rédemptoriste... Oui, Eleazar était une sorte de Faust, à sa manière. Mais lui n'avait pas vraiment de Marguerite à aimer...
    Et pourquoi pas cette réplique quasi exacte de Morgane, au fond? D'elle aussi, le vampire aurait pu dire, à l'instar de Faust : "Par le ciel! c'est une belle enfant: je n'ai encore rien vu de semblable ; elle semble si honnête et si vertueuse, et a pourtant en même temps quelque chose de si piquant ! De mes jours je n'oublierai la rougeur de ses lèvres, l'éclat de ses joues ! comme elle baissait les yeux ! Ah ! elle s'est profondément gravée dans mon cœur: comme elle s'est vite dégagée !... il y a de quoi me ravir !" Car tout cela était vrai et, quoi qu'en pensent les badauds et les Londoniens, quoi qu'en disent les Volturi, Denali avait terriblement envie de vivre autre chose que ce qu'il vivait jusqu'à présent...

    Lorsqu'elle se mit à parler des peintures de Goethe, il l'écouta dans un silence quasiment religieux, comme si la voix de la jeune femme était une douce musique dont les accents étaient plus ravissants que tout le reste. Lui qui avait envie de savoir, voilà qu'il avait croisé la route d'une humaine capable de lui apprendre... Quand elle eut terminé ses quelques explications, il hocha doucement la tête, sans la quitter de ses iris dorés.


    "Pensez-vous qu'il soit possible de voir encore ces oeuvres? Je pense sincèrement faire un détour par l'Allemagne avant de regagner l'Italie..."

    Elle avait évoqué le romantisme... et ça, dans la littérature, c'était quelque chose d'assez particulier pour que l'on s'y attarde.

    "Vous aimez les récits d'amour et de nature?"
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeMer 18 Fév - 20:10

[HRP= Ho, je ne me formalise pas de cela voyons^^]

    Il s'était montré attentif. Vraiment intéressé par les peintures de l'écrivain allemand. Il n'y avait pas véritablement de conclusions à tirer de tout cela. Du moins pas pour le moment. La discussion semblait d'une terrible banalité. Deux personnes qui se rencontrent et qui parlent art. Carmen avait déjà entendu une telle histoire, et de la bouche même de la personne qui l'avait vécue. Sa propre mère... Une rencontre qui avait pour le moins chamboulée sa vie.

    La jeune femme se souvenait parfaitement de cette conversation, de ce moment intime partagé avec sa mère. Toutes deux à Florence, quelques années plus tôt, et Carmen s'interrogeant sur le mal qui prenait régulièrement sa mère. La mélancolie lui avait-on dit. Toutes sortes de questions l'avaient alors assaillies. Pourquoi? A quel sujet? A cause de qui? Quelle histoire? Sa curiosité maladive l'avait poussée à interroger sa mère sur ce mal étrange qu'elle ne connaissait pas. Et Morgane Hamilton lui avait décrit une scène, près d'une fontaine, deux êtres qui croisaient leurs regards pour la première fois et qui s'étaient découverts une sensibilité commune à l'art. Morgane avait décrit tous ses sentiments de ce soir-là, toutes les sensations qui avaient traversé son corps et son coeur. Sans tabou pour sa fille, aucun. Enfin si... le nom de cet homme. Morgane le gardait secrètement pour elle.

    Il sembla à la jeune femme qu'elle vivait peut être le même genre de moment, et cela fit palpiter son coeur.


    "Pensez-vous qu'il soit possible de voir encore ces oeuvres? Je pense sincèrement faire un détour par l'Allemagne avant de regagner l'Italie..."

    La curiosité de cet homme était apparemment aussi insatiable que la sienne. C'était plaisant à voir et à savoir. Elle sourit, son coeur reprenant une cadence à peu près normale.

    - Ce n'est pas impossible. L'exposition est certainement achevée, mais le directeur du salon est un ami à moi et... c'est une peluche, il faut savoir l'attendrir, vous obtiendrez ce que vous voudrez!

    Oops... Elle venait d'admettre qu'elle se servait de ses charmes... Elle ne faisait pas cela souvent bien sûr, en règle générale elle n'avait pas besoin d'aller jusque là, mais Carmen aimait jouer les filles piquantes. Passons malgré les rougeurs qui étaient décidément très irritantes!

    "Vous aimez les récits d'amour et de nature?"

    Curieux, oui! Pourquoi cette question? Pur intérêt ou technique de charme?

    - Comme beaucoup d'entre nous. L'amour est peut-être la plus belle source d'inspiration qui soit... La plus traîtresse aussi!

    Puis... Comme sa mère plus de vingt ans auparavant, elle plongea plus intensément encore ses yeux dans le regard d'un inconnu et murmura d'un souffle, certainement de la même manière...

    - Qui êtes-vous?
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeJeu 19 Fév - 14:10

    Dans certaines situations, Eleazar eût aimé posséder un don tel que celui d’Aro. Avoir accès aux pensées de tous par simple toucher… ce devait être tellement pratique ! Par exemple, en ce moment, il aurait pu savoir ce qui faisait ainsi palpiter le coeur de son interlocutrice… S’emballait-elle pour la conversation ? Ou était-ce la peur de rentrer trop tard chez elle et d’avoir à supporter les foudres de ses parents ? Ou était-ce encore autre chose dont Denali n’avait aucune idée ? Tant de questions qui n’auraient pas de réponse… Simplement parce qu’il ne pouvait pas dire à cette jeune femme qu’il avait remarqué un changement très net dans la régularité des battements de son coeur, que l’accélération était considérable et qu’il se demandait bien quelle en était la cause… Non, dire cela, c’était se compromettre. Et compromettre la race entière des vampires. Le genre d’erreur que les Volturi ne pardonnaient pas. Surtout à leurs gardes…

    Après un sourire, le coeur de la jeune femme reprit une vitesse raisonnable. Eleazar se contenta de ce changement sans intervenir. Après tout, parfois, il valait mieux ne pas avoir accès à tout ce que l’on voulait connaître… parce que la surprise est toujours plus délicieuse que le déjà connu. Alors, elle lui répondit au sujet de cette exposition qu’il avait sans doute ratée. Et les mots de son interlocutrice amenèrent Denali à avoir un petit rire cristallin et bref qui se mua en sourire en coin lorsqu’à son tour il prit la parole.


    "Peluche ou pas… je ne pense pas être doté de suffisamment d’atouts pour attendrir un tel homme !" Il se tut pour mieux reprendre, plus sérieusement : "Pourriez-vous glisser à l’oreille de cette peluche qu’une telle exposition à Florence ferait fureur ? Je suis certain que mes amis et moi pourrions convaincre des gens d’y venir à leur tour… et non seulement cette peluche pourra constater le succès de Goethe, mais il est aussi toujours intéressant de voir quelle perception peut avoir un artiste de la région où l’on vit…"

    La teinte cramoisie qu’avaient adoptée les joues de la jeune femme ne fit qu’augmenter l’envie de sourire du vampire. Cette fois, il avait deviné d’où cela lui venait. N’avait-elle pas clairement énoncé qu’elle attendrissait les gens pour obtenir certaines choses ? Tout cela avait un but tout à fait décent, cependant, et il était évident que cette amatrice d’art n’avait rien d’une courtisane : elle était bien trop au courant des arts, bien trop élégante… et puis elle n’avait rien de vulgaire et semblait trop ingénue pour cela. C’était une femme du monde. Enfin, pas non plus, l’une de ces truies déguisées en femmes qui arboraient des tas de bijoux et tissus chers pour paraître… Non, cette jeune femme était une pure…
    Mais sa perception des récits d’amour était on ne pouvait plus terre-à-terre. Aucune utopie dans ses dires. Elle n’était pas née de la dernière pluie et avait bien compris cet étrange sentiment-là. Il était d’accord avec cette idée et le prouva.


    " Le problème, avec les romantiques, c’est qu’ils s’imaginent vraiment que l’amour est la chose la plus puissante au monde. Qu’il vaut la peine de vivre, de mourir pour lui. Que la seule distinction entre une vie bien remplie et une vie gâchée, c’est aimer et être aimé…
    Mais ce n’est qu’un lien. Un lien qui vous unit à un autre être vivant. Un lien qui oblige celui qui y a succombé à renoncer à toute indépendance. Vous donnez à une autre personne le pouvoir de détruire entièrement l’univers illogique que vous avez créé autour de lui. Et une fois que le centre de cet univers s’est enfui, votre réalité tout entière sombre dans le chaos…"


    Désabusé ? Peut-être, mais n’était-ce pas l’esprit de l’époque ? Le fameux spleen… Était-il l’un de ces romantiques pour autant ? Certainement pas, le mal du siècle n’était pas un critère suffisamment précis pour pouvoir inclure quiconque dans telle ou telle catégorie. Denali était peut-être un peu trop pessimiste par moments, mais que voulez-vous, on ne peut pas danser la gigue et entonner des chansons de corps de gardes tout le temps ! d’ailleurs, c’étaient là des comportements que méprisait Eleazar… sans doute pour leur trivialité et leur côté profondément éphémère.

    Quoi qu’il en soit, la jeune femme venait de lui poser une question en se plongeant dans son regard d’or. La question avait été posée de manière remarquable, dans un souffle, comme si la réponse avait quelque chose de presque secret, comme s’il ne fallait pas que quelque inconnu pût entendre ce qu’elle disait… Le vampire répondit, un ton plus bas que ce qu’il avait dit jusqu’ici, avec un sourire qu’il voulait sympathique plutôt que charmeur.


    "Je n’ai pas le bonheur d’être de la région… Je me nomme Eleazar Denali… Un prénom hébraïque pour un Espagnol vivant en Italie et voyageant en Angleterre… Amusant, non ?
    Puis-je connaître votre identité également, miss ?"
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 21 Fév - 23:46

[Mille excuses pour ce retard]

    Carmen s'interrogeait sur ce genre de rencontres. Comment deux êtres qui ne se connaissaient ni d'Adam ni d'Eve pouvaient-ils partager une conversation de butte en blanc lorsque leurs chemins se croisaient ainsi dans la rue? Etait-ce ce que l'on appelait le destin? Parce que ce genre de rencontres n'étaient jamais anodines, elles étaient même plutôt fortes. Se découvrir ainsi des points communs en quelques minutes était toujours révélateur.

    Mais la jeune londonienne avait le don de toujours trop en dévoiler sur elle. Cinq minutes avec elle et vous aviez le temps de remarquer sa légère timidité (juste assez pour la faire rougir), sa soif de connaissances, sa passion pour la littérature, sa bonne condition, ses manières. Elle était totalement transparente. C'en était rageant. La preuve avec cet homme devant elle.

    Heureusement, il n'avait pas l'air d'être homme à se formaliser pour un comportement typiquement féminin. Ses aveux concernant l'usage de ses atouts féminins le firent rire. Un son semblable à aucun autre. Un son cristallin, clair, doux. En totale contradiction avec ses airs abattus lors de leurs premiers regards. C'était ça qu'elle avait souhaité voir et entendre quelques instants plus tôt, et cela la remplissait d'une joie qu'elle ne comprenait pas...


    "Peluche ou pas… je ne pense pas être doté de suffisamment d’atouts pour attendrir un tel homme !" Il se tut pour mieux reprendre, plus sérieusement : "Pourriez-vous glisser à l’oreille de cette peluche qu’une telle exposition à Florence ferait fureur ? Je suis certain que mes amis et moi pourrions convaincre des gens d’y venir à leur tour… et non seulement cette peluche pourra constater le succès de Goethe, mais il est aussi toujours intéressant de voir quelle perception peut avoir un artiste de la région où l’on vit…"


    Voilà une chose bien rare. Une requête peu commune. Croyait-il vraiment qu'elle pourrait convaincre cet ami germanique de le faire s'exiler en Italie? Elle le pourrait certainement, et l'accompagnerait également! Mais qu'en savait-il?

    - Ce n'est pas impossible... Il aime voir ses expositions couronnées de succès alors partir en Italie doit être un vœu à exaucer pour lui!

    Non, c'était loin d'être impossible. Même totalement faisable. Un échange de courriers en guise de négociation ferait l'affaire amplement.

    " Le problème, avec les romantiques, c’est qu’ils s’imaginent vraiment que l’amour est la chose la plus puissante au monde. Qu’il vaut la peine de vivre, de mourir pour lui. Que la seule distinction entre une vie bien remplie et une vie gâchée, c’est aimer et être aimé…
    Mais ce n’est qu’un lien. Un lien qui vous unit à un autre être vivant. Un lien qui oblige celui qui y a succombé à renoncer à toute indépendance. Vous donnez à une autre personne le pouvoir de détruire entièrement l’univers illogique que vous avez créé autour de lui. Et une fois que le centre de cet univers s’est enfui, votre réalité tout entière sombre dans le chaos…"


    Le romantisme... Oui elle aimait le romantisme. Elle aimait leurs illusions, leurs fantasmes, leur utopie.

    - Je crois que d'un certain point de vue, ils ont raison... Il vaut la peine de vivre pour connaître l'amour, l'âme soeur. Ce doit être surprenant de vivre une telle passion qu'on ne forme plus qu'un avec l'autre... Le problème je pense... C'est qu'il s'agit d'une chose tellement rare qu'on se leurre facilement. Et on souhaite tellement la trouver, que l'on se précipite trop vite avec des espoirs qui se révèlent n'être rien d'autre que cela...

    Et voilà... Elle en avait encore trop dit à son sujet. Nouvelle couleur rose aux joues. Il faudrait vraiment qu'elle trouve quelque chose pour empêcher cela. Elle le regardait timidement droit dans ses grands yeux d'or tellement fascinant. Et elle l'écoutait, lui et sa voix charmante, grave et apaisante.

    "Je n’ai pas le bonheur d’être de la région… Je me nomme Eleazar Denali… Un prénom hébraïque pour un Espagnol vivant en Italie et voyageant en Angleterre… Amusant, non ?
    Puis-je connaître votre identité également, miss ?"

    Elle eut un léger sourire.

    - Pas plus amusant qu'une anglaise de vingt-quatre ans qui se ballade à travers l'Europe pour assouvir sa curiosité maladive... Carmen Hamilton. Je suis originaire de cette immense ville, mais j'ai vécu à Florence et à Paris... entre autre!
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeDim 22 Fév - 11:53

    Il y a des jours, il y a des nuits, jusqu’aux frontières de l’infini… et pourtant, on n’en retient jamais que quelques-unes sur les milliers que l’on vit. L’époque était telle que l’on pouvait discuter dans la rue avec de parfaits inconnus sans passer pour autre chose qu’une personne sociable et affable, le genre de personnes capable de tenir une conversation intéressante en dehors d’un petit salon surchargé de bibelots et d’orfèvreries…

    L’avantage de ces rencontres-là, c’était qu’elles étaient toujours décisives pour la suite. S’il s’avérait que les deux personnes en présence l’une de l’autre n’avaient rapidement plus rien à se dire, alors il ne servait à rien que toutes deux cherchassent à se revoir par la suite. À l’inverse, la conversation qui s’éternisait sans que le temps n’ait d’importance, une conversation qui durerait encore et encore, baignant les intervenants dans une sorte de no man’s land par rapport au reste du monde environnant, c’était une rencontre inoubliable. De celles qui en appelaient d’autres, aussi.

    Et de plus en plus, c’était l’impression de ce deuxième type de rencontres qui envahissait le vampire. Non seulement il était véritablement plaisant de pouvoir parler ainsi, presque à coeur ouvert, de ses goûts littéraires, de ses pensées, de ses idées, mais il était tout aussi agréable d’entendre une jeune femme des plus jolies faire de même et vous parler de ce qu’elle aime, de ce qu’elle connaît, de ce qu’elle vit sans qu’il ne faille songer à la bienséance ou aux faux-semblants habituels. C’était le type de rencontres le plus rare. Eleazar en était conscient et décida, dès lors, de ne pas commettre l’erreur qu’il avait pu commettre avec Morgane quelques années auparavant. Il fallait qu’il reste à Londres pour un certain temps et qu’il évite les Volturi. C’était indispensable. Sinon, tout recommencerait, comme avec la fille du colonel et Denali n’aurait plus qu’à se morfondre et se maudire pour l’éternité qu’il lui restait. Quitte à rester, donc, autant en profiter pour nouer des relations amicales dignes d’intérêt.

    Il sourit donc à son interlocutrice qui annonçait qu’elle était certaine que la peluche allemande aimerait sans doute exposer en Italie.


    "Sans aucun doute, oui, et puis il serait logique que cette exposition suive, elle aussi, les traces de Goethe en Italie… Vous êtes très aimable d’accepter d’essayer cela… Mais si je puis me permettre, j’ai l’intention de demeurer quelque temps en Angleterre, peut-être deux ou trois mois… Vous semblez aimer l’art et la littérature de façon exceptionnelle… Que pourriez-vous me conseiller dans cette ville ? Théâtre, opéra, concerts… Je suis preneur de tout cela…"

    La conversation avait pris ensuite la direction du romantisme. La pente était en quelque sorte savonneuse puisqu’il n’était pas possible pour Denali d’exprimer vraiment sa pensée telle qu’il voulait la formuler. Le romantisme, pour lui, c’était un peu le reflet, projeté des siècles plus tard, de ce qu’il avait pu observer au Moyen Âge chez certains chevaliers. Mais il n’allait pas annoncer qu’il avait plusieurs siècles de vie derrière lui. Non, il fallait trouver le moyen de toujours se faufiler subrepticement sans rien dévoiler de sa condition… pas de cette condition-là, en tout cas… En exposant sa pensée, la jeune femme avait de nouveau rosi. Et cette couleur-là lui allait si bien qu’Eleazar l’écouta religieusement en regardant cette teinte pleine de fraîcheur. En un sens, il avait pensé comme elle durant un bon moment, mais il avait eu suffisamment de déceptions par la suite pour comprendre qu’il était temps qu’il change d’idée et de point de vue. Le concept d’âme soeur en lui-même était assez dérangeant, déjà. Il était question d’âme. Un vampire a-t-il toujours une âme ? Bonne question. Ensuite, eh bien, il valait mieux prendre la chose de façon pessimiste pour ne pas être déçu une fois de plus : si l’âme soeur n’existe pas et qu’on y croit, grosse déception ; si l’âme soeur n’existe pas et qu’on n’y croit pas, tout reste normal ; si l’âme soeur existe et qu’on n’y croit pas, c’est une explosion de bonheur.

    "Vous avez certainement raison, bien que je sois d’avis qu’il vaut mieux ne pas faire un avec la personne élue… Je préfère l’image d’une fusion sans confusion, vous voyez ? Sinon il serait trop aisé de tomber dans les excès du passé, quand une personne du couple a en mains toutes les décisions, toutes les idées et tous les projets, tandis que l’autre doit se contenter de suivre…
    A force d’espérance et de déceptions, on arrive bien un jour à trouver quelqu’un… et tant pis si l’on s’est leurré durant un certain temps, tout ne commence qu’au moment où l’on trouve la personne élue, l’âme soeur… s’il faut vraiment qu’elle existe…"


    Eleazar était bien conscient qu’il allait passer pour un homme déçu par la vie, désabusé, rendu pessimiste ou que sais-je encore, mais il s’était forgé un caractère plus rude avec le temps, surtout pour tenter de panser les rayures au coeur qu’il avait en lui.

    Ensuite, elle se présenta à son tour, les yeux plongés dans les siens. Et sans doute cet instant fut-il nimbé d’une certaine magie, car Denali ne put s’empêcher de lui rendre ce regard intense qu’elle lui offrait. Et l’évocation de Florence fut une perche à saisir dont le vampire s’empara illico.


    "Vous avez vécu à Florence ! ? Mais nous aurions pu nous y croiser, alors !"

    Pour le coup, le garde des Volturi préférait nettement avoir rencontré cette jeune personne ici, à Londres, plutôt que trop près de Volterra. Était-ce un signe, le fait que tous deux aient partagé la même ville à un moment donné ? Ils partageaient à nouveau la même ville, mais cette fois, ils en avaient tous deux conscience, l’autre existait…
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeMar 24 Fév - 15:16

    Il fallait admettre une chose: Carmen avait beau ressembler à sa mère comme si elle avait été sa propre jumelle, elle était un peu plus téméraire que Morgane. Mais parce qu'elle avait décidé de ne pas se morfondre dans une mélancolie qui n'est autre que la conséquence de mauvais choix. Non, Carmen tentait sa chance à longueur de temps. Qu'elle échouait ou que ses projets prennent une tournure plus que convenable n'était pas important. Seul comptaient les expériences et les envies.

    Et à ce moment précis, Carmen voulait rester avec cet homme. Eleazar Denali appartenait à cette catégorie de personne que la jeune anglaise appréciait énormément. Ceux qui ne jugeaient pas, écoutaient, comprenaient, s'intéressaient. Une personne fascinante en somme. Elle avait l'impression de se retrouver elle-même dans sa façon d'être, dans ses goûts et ses envies.

    Voilà une rencontre bien rare dont il fallait profiter un maximum. Avant que tout ne s'achève par un éloignement désespéré comme cela avait été le cas pour Morgane plusieurs années auparavant. Et pourtant la rencontre qu'avait faite sa mère ce soir-là était certainement la plus belle histoire que Carmen n'eut jamais entendu. Elle s'était alors juré que si pareille chose lui arrivait, elle ne laisserait pas passer sa chance. Surtout pas devant un sourire si plein de charmes et de savoirs.


    "Sans aucun doute, oui, et puis il serait logique que cette exposition suive, elle aussi, les traces de Goethe en Italie… Vous êtes très aimable d’accepter d’essayer cela… Mais si je puis me permettre, j’ai l’intention de demeurer quelque temps en Angleterre, peut-être deux ou trois mois… Vous semblez aimer l’art et la littérature de façon exceptionnelle… Que pourriez-vous me conseiller dans cette ville ? Théâtre, opéra, concerts… Je suis preneur de tout cela…"

    Il ne connaissait donc pas la ville. Ce voyage à Londres lui serait très profitable alors. Peut-être se proposerait-elle de l'accompagner dans ses visites. Il y avait énormément de choses à voir ici.

    - Vous tombez plutôt bien... Une troupe écossaise joue La Mégère apprivoisée au théâtre du roi. Il paraît qu'ils en font une interprétation remarquable. Nous avons également quelques expositions de nos peintres à nous: Constable et Turner... Et la rumeur affirme que Beethoven va nous rendre une petite visite.

    Affreux... Un vrai guide touristique culturel.

    Leur discussion sur le romantisme avait été complètement détourné vers le sentiment amoureux en général. Pour lui, il semblait relevait plutôt d'un parcours du combattant. Long, douloureux, éprouvant et peut être trop dépendant. C'était loin d'être faux... Et plein d'espoirs tout de même. Il l'attendait... Son âme-soeur... Avec patience. Mais n'était-ce pas cette femme qu'il avait eu la déception de ne pas retrouver quelques instants plus tôt?


    "Vous avez certainement raison, bien que je sois d’avis qu’il vaut mieux ne pas faire un avec la personne élue… Je préfère l’image d’une fusion sans confusion, vous voyez ? Sinon il serait trop aisé de tomber dans les excès du passé, quand une personne du couple a en mains toutes les décisions, toutes les idées et tous les projets, tandis que l’autre doit se contenter de suivre…
    A force d’espérance et de déceptions, on arrive bien un jour à trouver quelqu’un… et tant pis si l’on s’est leurré durant un certain temps, tout ne commence qu’au moment où l’on trouve la personne élue, l’âme soeur… s’il faut vraiment qu’elle existe…"


    - Vous êtes un peu fataliste... Elle lui sourit. Ou pessimiste... Mais je ne vous blâme pas, il s'agit de quelque chose de tellement rare, - je parle de la véritable âme-soeur-, qu'on ne peut qu'en douter... Pourtant, je me dis que si elle existe, nous tomberons forcément sur elle. Peu importe le temps que cela mettra!

    Le temps qu'elle se présente, il l'avait regardé avec le même regard intense qu'elle-même. Profond et teinté d'une tendresse inexplicable. Peut-être que Carmen l'imaginait parce qu'elle voulait l'y voir... Quoiqu'il en soit, ce regard-là n'était pas anodin...

    "Vous avez vécu à Florence ! ? Mais nous aurions pu nous y croiser, alors !"

    - Oui, cela aurait pu arriver. Elle sourit de plus belle avec un léger rire amusé. Je crois que c'est ce qu'on appelle le destin!

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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeMar 24 Fév - 21:00

    C’était chose étrange, parfois, que d’avoir accès aux sentiments humains via les changements psychosomatiques causés par ceux-ci… Jusqu’ici, Eleazar ne savait pas exactement ce qu’il en était des ressentis de son interlocutrice, mais il avait pu noter plusieurs variations plus ou moins conséquentes dans les battements du coeur et la coloration des joues de la jeune femme. Encore fallait-il pouvoir identifier ce qui était à l’oeuvre dans ces changements, ce qui était moins évident que le simple fait de relever les choses, puisqu’il ne pouvait s’agir que d’interprétations et de déductions à partir d’une analyse subjective des situations.

    La surprise de la ressemblance entre Carmen et Morgane passée, Denali avait pu se montrer tel qu’il était sous son meilleur jour, ou presque. En tout cas, il s’était montré bien élevé et de compagnie agréable, alors qu’il pouvait être le plus détestable des interlocuteurs s’il faisait preuve de mauvaise foi… ce qui lui arrivait, faut-il le dire, assez fréquemment, mine de rien. Cette rencontre le renvoyait quelques années en arrière, auprès d’une fontaine, avant qu’un vampire blond ne lui tienne des propos étranges qui avaient depuis fait leur cheminement dans l’esprit du garde. Les êtres humains étaient délicieux, mais ils étaient aussi appréciables autrement qu’en tant que repas. Et ça, désormais, c’était l’une des lignes de force de l’existence d’Eleazar. Cette ligne de conduite était un fil rouge tout à fait honorable, au demeurant, et cela permettait au vampire d’être plus "civilisé" et plus correct envers les humains qui croisaient sa route. Il lui avait fallu des siècles pour que quelqu’un de bien intentionné lui souffle cette idée saugrenue de se nourrir de sang animal et voilà que cela ouvrait à Denali des portes qu’il n’avait plus pensé pouvoir ouvrir. Cette fois, il ne ferait pas la même erreur qu’avec Morgane, non. Il n’avait pas besoin de sang pour le moment et si Carmen semblait aussi appétissante, ce n’était pas à un point de vue tout à fait gastronomique que se situait l’intérêt du vampire.

    A l’instar de la Londonienne rencontrée à Florence, celle-ci était aussi belle que cultivée, aussi intelligente que ses traits étaient fins, aussi agréable que le son des battements de son coeur… et ça, c’était presque un moment magique. Il fallait profiter de l’instant présent.
    Quand elle lui fit étalage de l’horaire culturel disponible dans les jours à venir au sein de la capitale anglaise, le garde avait simplement hoché la tête. C’était un menu alléchant.


    "Vaste programme ! … que je ne manquerais pour rien au monde ! Shakespeare m’a toujours fasciné pour sa réelle affectation du langage, avec toutes ses ciselures… Je n’ai pas l’heur de m’y connaître beaucoup en peinture anglaise, mais j’ose espérer que vous m’apporterez vos lumières à ce propos… Quant à Beethoven, si la rumeur se vérifie, ce sera un plaisir d’assister à son récital !"

    Était-il autorisé à inviter cette demoiselle Hamilton à lui tenir compagnie durant toutes ces pérégrinations dont le projet se faisait de plus en plus tangible ? Qui ne tente rien n’a rien, dit-on…

    "Peut-être aurais-je l’occasion de me faire pardonner pour ma méprise de tout à l’heure à votre égard, miss Hamilton… Me permettrez-vous de vous inviter… ?"

    Les yeux de topaze luisaient d’une étincelle mêlant espoir et certitude, un regard qu’il n’avait pas encore eu ce soir. Mais il était clair que Denali désirait désormais profiter du programme culturel de Londres en compagnie de Carmen. Et si elle refusait… il ne savait pas encore comment il pourrait réagir, mais il savait que cela provoquerait en lui une certaine déréliction…

    D’ailleurs, elle venait de le dire fataliste ou pessimiste. De son point de vue, Eleazar se considérait plutôt comme pessimiste, mais c’était logique et tout se tenait. La vie n’apportait pas que du bon, après tout, et mieux valait se préparer au pire pour se prémunir contre les déceptions et le désespoir outrancier. Elle l’avait peut-être mieux cerné que bon nombre des relations du tissu social du vampire…


    "Fataliste ? Je ne pense pas… mais l’image qui me vient à l’esprit en prononçant ce mot n’est que la vision qu’a donnée Diderot de son Jacques…
    Le pessimisme me sied mieux, mais je sais qu’il suffirait d’un déclic pour que cela change… L’âme soeur est alors peut-être la solution… mais je ne tiens pas à devoir attendre des siècles pour la rencontrer !"
    Il sourit. Bien sûr, il avait déjà attendu des siècles. Mais le jeu de mots ne pouvait se comprendre que par les vampires, au fond… Alors il ajouta, sur le ton de la plaisanterie : "Le temps n’a pas d’importance, d’un certain point de vue, mais imaginez que vous rencontriez votre moitié lors de vos quatre-vingts ans… Déjà à mon âge, il me semble que c’est un peu tard…"

    Et hop, en moins de deux minutes, Eleazar venait de demander à Carmen si elle l’accompagnerait pour la tournée culturelle du siècle et si elle ne le trouvait pas trop vieux. Bien joué, comme on dit. Mais en même temps, il se révélait aussi, petit à petit, tel qu’il était… et se montrer au grand jour sans le moindre petit bouclier mensonger, c’était une expérience assez forte pour vouloir que l’autre soit aussi ouvert que soi… Et jusqu’ici, cela semblait le cas.

    Il y a des regards qui font des sourires, d’autres qui disent le vrai… Et cela, c’était toujours difficile à contrôler. Quelle importance ! de toute manière, Denali ne tenait pas à montrer la façade froide et gouailleuse qu’il offrait à la majeure partie des personnes desquelles il croisait la route…


    "Il faut croire, oui…" Il lui rendit son sourire et ne résista pas à la tentation de faire l’allusion qui lui semblait se prêter au moment. "D’aucuns appellent cela le destin, d’autres affirment que « Cela était écrit là-haut »… En tous les cas, le hasard fait parfois bien les choses !"
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Carmen Denali

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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeMer 25 Fév - 23:12

    Jusqu'à présent, Carmen n'avait jamais rencontré une personne qui valait réellement la peine qu'on s'intéresse à elle. La jeune femme était issue de l'aristocratie londonienne certes, mais elle était très exigeante sur ses choix de vie. Un artiste avait beau être ce qu'il était, talentueux, spirituel, son art n'était pas forcément le reflet de ce qu'il était exactement. Et l'on découvrait ainsi bien trop souvent de mauvaises surprises. De ce fait, Carmen, la douce, Carmen, la curieuse, Carmen, la passionnée, ne vivait pas sans un certain sens du réel. Elle savait faire la part des choses entre l'homme et son métier. Elle évitait ainsi les pièges. Pièges masculins la plupart du temps...

    Oui, sa méfiance se cachait bien sous sa peau pâle, sous ce teint parfait qui sied si bien aux femmes de son siècle. Carmen s'était toujours protégée, et souhaitait par dessus tout échapper aux dangereux pièges des sentiments tant qu'elle n'était pas sûre. Mais réalisait-elle ce qui se produisait en elle à ce moment précis? Malgré cette charmante conversation, elle ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Elle ne connaissait cet homme ni d'Eve ni d'Adam, il avait l'air tout à fait charmant, mais ce n'était peut être que cela, un air.

    Pourtant, elle baissait sa garde sans même sans rendre compte. Oui, elle la baissait littéralement, prise par la chamade incontrôlée de son coeur, envoûtée par le regard plein de dorure de ses yeux-là, charmée par le ténor d'une voix étrangement claironnante et chantante. Non, elle ne se rendait pas compte de ce qui se produisait en elle, et pourtant, c'était d'une force terrifiante. Avoir quelques points communs avec une personne n'est pas suffisant pour déterminer qui elle est, mais Eleazar lui semblait si familier. Il y avait quelque chose d'étrange qui les liait. Ils ne se connaissaient que depuis quelques instants et pourtant... Ils se comprenaient. Oui c'était cela, ils se comprenaient...

    Il y avait d'abord eu ce regard qui l'avait bouleversé, ensuite cette passion dont il était animé, puis ce soudain entrain alors qu'il se ressaisissait devant elle. Cet homme était à bien des égards un être mystérieux qui devait avoir bien des secrets. Et Carmen voulait les connaître...


    "Vaste programme ! … que je ne manquerais pour rien au monde ! Shakespeare m’a toujours fasciné pour sa réelle affectation du langage, avec toutes ses ciselures… Je n’ai pas l’heur de m’y connaître beaucoup en peinture anglaise, mais j’ose espérer que vous m’apporterez vos lumières à ce propos… Quant à Beethoven, si la rumeur se vérifie, ce sera un plaisir d’assister à son récital !"

    Devait-elle se proposer pour l'accompagner? Il n'était peut être pas seul ici. Il n'était visiblement pas marié, ou alors uniquement par convenance puisqu'il n'était ouvertement pas amoureux. Engagé avec une autre? En voyage avec quelque ami italien? Non, elle ne devait pas se proposer, c'était une demoiselle de la bonne société, pas une vulgaire bourgeoise voulant grimper les échelons. Mais en même temps, elle n'était pas n'importe quelle aristocrate, elle était Carmen Hamilton, la fille unique d'un militaire de haute renommée qui avait eu une crise un peu trop masculine pour une femme. N'avait-elle pas avoué à cet Eleazar qu'elle était bien différente des autres?

    "Peut-être aurais-je l’occasion de me faire pardonner pour ma méprise de tout à l’heure à votre égard, miss Hamilton… Me permettrez-vous de vous inviter… ?"

    Les yeux toujours plongée dans les siens, Carmen avala discrètement sa salive. Elle n'avait même pas eu le temps de se demander si, de toute façon il accepterait qu'elle soit son guide, qu'il faisait la proposition de lui même. Ce n'est pas cela qui stopperait le rythme un peu trop rapide de son coeur. S'il continuait à battre ainsi, il finirait par l'entendre.

    - Ce serait avec joie... Je comptais m'y rendre de toute évidence, alors autant que cela vous rende service.

    Elle lui adressa alors l'un de ses plus beaux sourires. Pourquoi l'un des plus beaux? Simplement parce qu'il n'y avait pas sourire plus naturel que celui qui traduisait un moment de joie. Et à ce moment précis, son coeur en était empli.

    Mais la question demeurait. Qui était-il? Elle venait de le traiter de fataliste et de pessimiste, ce n'était pas certain qu'il apprécierait. Mentalement, elle fit le compte des qualités qu'elle trouvait à l'espagnol. Dévoué (c'était certain vu sa réaction quand il avait cru que Carmen était sa "vieille amie"), apparemment franc, diplomate (ce n'était peut être qu'avec les gens qu'il venait de rencontrer... ça ne retirait rien à cette qualité), charmant, instruit, de bonne éducation... Où pouvait bien s'arrêter cette liste?

    "Fataliste ? Je ne pense pas… mais l’image qui me vient à l’esprit en prononçant ce mot n’est que la vision qu’a donnée Diderot de son Jacques…
    Le pessimisme me sied mieux, mais je sais qu’il suffirait d’un déclic pour que cela change… L’âme soeur est alors peut-être la solution… mais je ne tiens pas à devoir attendre des siècles pour la rencontrer !" Elle le vit sourire, apparemment à une plaisanterie personnelle, puis il ajouta. "Le temps n’a pas d’importance, d’un certain point de vue, mais imaginez que vous rencontriez votre moitié lors de vos quatre-vingts ans… Déjà à mon âge, il me semble que c’est un peu tard…"


    Cet homme se rendait-il compte de qui il était? Il pourrait faire tourner la tête de n'importe qu'elle femme, rien qu'avec son physique hors du commun. Non, il devait être en réalité particulièrement difficile, ou alors il cherchait la copie exacte de cette femme dont il avait été amoureux. Carmen trouvait qu'il en disait bien plus sur lui que ce qu'il croyait réellement... Sa dernière réflexion lui tira un sourire quelque peu moqueur.

    - Voyons... Il n'y a pas d'âge pour l'âme soeur... Je ne vois pas pourquoi il y en aurait. Vous pourriez très bien la rencontrer durant la dernière année de sa vie. C'est malheureux et ce n'est pas ce que je vous souhaite, mais si elle existe elle viendra à vous dans des circonstances que vous ne manquerez pas de reconnaître. Et elle aussi vous la reconnaîtrez.

    En tout cas, si Carmen ne se trompait pas sur son compte, il la méritait, quelle qu'elle soit! La jeune britannique croyait au destin, ce n'était peut être pas très rationnel, mais elle était certaine qu'il lui arriverait ce qui devrait lui arriver. Elle croyait également aux choix, ce qui n'était pas réellement compatible, mais elle se disait toujours qu'il fallait provoquer ce destin.

    "Il faut croire, oui…D’aucuns appellent cela le destin, d’autres affirment que « Cela était écrit là-haut »… En tous les cas, le hasard fait parfois bien les choses !"

    Elle baissa la tête dans un autre sourire. Oui, le hasard faisait bien les choses. Il ne pouvait pas se rendre compte à quel point ce qu'il disait était vrai. Carmen vivait exactement la même histoire que sa mère avant elle. Mais grâce à cela, elle ne ferait pas les mêmes erreurs...

    - Oui... Le hasard fait bien les choses...

    * Vraiment très bien...*
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeJeu 26 Fév - 18:37

    L’homme est un être complexe. Capable du pire comme du meilleur. Mais une attitude se retrouve en tout être, l’égoïsme. Même la personne la plus altruiste au monde est un être égoïste. Car l’homme ne fait rien pour rien. Il aidera ses congénères pour de l’argent, pour effacer une dette ou même simplement pour un sourire, pour de la reconnaissance. C’est pour cela qu’une personne altruiste est, elle aussi, égoïste. Certes, elle ne demande rien de matériel en échange de son geste. Non, ce qu’elle attend, ce qu’on lui offre, c’est un sourire, un merci qui prouve notre reconnaissance. Elle est récompensée par le fait qu’on reconnaît son existence, et que l’on parle en bien d’elle autour de nous. Une attitude si naturelle qu’on ne voit pas qu’il s’agit là de sa récompense. Et que la personne concernée ne se rend même pas compte que c’était là ce qu’elle attendait en aidant autrui. Mais si, par hasard, elle n’est pas remerciée pour son geste, regardez bien sa réaction. Son visage se crispera de colère et elle pensera que son "débiteur" est une personne ingrate et inintéressante. Preuve, s’il en est besoin, que tout homme est égoïste. Un être égoïste et donc, régit par ses désirs. Désirs qui mèneront parfois l’homme à sa propre perte.

    Eleazar savait cela. Il n’était pas dupe. Même si sa vie n’était dédiée qu’à son métier, qu’à l’amitié de certains et aux arts, il savait qu’il était égoïste. Comment ne pas l’être quand vous protégiez ceux que vous aimez de tout votre être simplement par désir de ne jamais les voir mourir ? De ne pas les voir souffrir, changer ou pire, quitter votre vie pour toujours. Et jamais il ne les laisserait, pas sans un combat, qu’il soit mental, physique, bestial ou les trois à la fois lui importerait peu. Il utiliserait simplement tous les moyens qu’il possédait.

    Mais heureusement ce jour n’était pas encore arrivé et il espérait bien qu’il n’arriverait jamais. Seul l’avenir le dirait, cependant il ferait tout son possible pour qu’il aille dans la direction qu’il voulait. Mais il ne pourrait que contrôler une infime partie de son chemin et de celui des autres. Il lui faudrait donc faire comme d’habitude, réagir en fonction des événements, faire face aux imprévus et les tourner à son avantage. Si cela était possible.

    Pour le moment, cependant, pas besoin de chercher à faire tourner quoi que ce soit à son avantage. Les battements du cœur et les variations de température et de couleur de Carmen étaient explicites. Denali avait de la chance. À moins que ce ne soit, effectivement, le destin… Un lien s’était créé entre les deux êtres que tout aurait pu opposer… mais la force de l’art est telle que la logique se montre valétudinaire face à cette puissance rarement mise en oeuvre au quotidien. Car c’était bien ce dont il s’agissait… Les forces en présence dans cette conversation n’étaient pas simplement celles de deux personnes qui s’étaient croisées et avaient entamé une discussion. C’était bien plus que cela. Et l’osmose intellectuelle était toute proche, Eleazar le sentait. Peut-être s’était-il fourvoyé en songeant, par le passé, que Morgane fût son âme soeur puisqu’il fallait bien dire ce qui était… Peut-être cette jeune femme-ci, Carmen Hamilton, correspondait plus à ce rôle…

    Elle venait d’affirmer qu’elle acceptait volontiers de se rendre à toutes ces festivités culturelles en sa compagnie et le garde des Volturi devait le reconnaître, si son coeur avait été humain, il aurait certainement changé lui aussi de vitesse pour se mettre à battre la chamade plutôt que d’aller l’amble… En somme, n’était-il pas en train de se laisser embobiner par un esprit, une intelligence, un corps et un parfum plus que délectables ? les moments exquis se faisaient rares et celui-ci en était pourtant bien un. Il suffisait de voir l’admirable sourire dont miss Hamilton gratifia son vampire d’interlocuteur pour deviner qu’un lien étrange s’était noué ce soir entre eux. Même si ce lien donnait l’impression d’être présent depuis bien plus longtemps. Soit. Les choses étant ce qu’elles étaient, il ne servait à rien de presser la situation. Peut-être était-il juste en train d’imaginer des choses qui n’existaient pas.

    A quoi bon répéter toutes ces pensées ? L’homme est un être égoïste qui ne vit que pour ses désirs. Et sans ses désirs, sans cette force qui le pousse à avancer, il n’est rien. Il n’est qu’un zombie. Un être sans vie dont l’âme s’est envolée et dont seul le corps fonctionne. Oui, l’être humain est une chose faible. De par son corps si fétiche qui peut si vite lui faire défaut mais aussi de par sa nature d’être envieux. Ses envies ont tout pouvoir sur son être, guident toutes ses actions. Ses sentiments naissent de ses envies. C’est donc ses désirs qui sont sa plus grande faiblesse mais aussi, paradoxalement, sa plus grande force. Et il en allait de même pour les vampires.


    "Tout le plaisir sera pour moi, je vous assure… Et soyez certaine que si je puis, moi aussi, vous rendre un quelconque service…"

    Laissant sa phrase en suspens, il lui rendit son sourire, sans se rendre compte des émotions qui y filtraient. Oui, il prendrait plaisir à voir cette jeune femme encore et encore.

    Et elle dit alors qu’il n’y avait pas d’âge pour rencontrer sa moitié d’âme, après avoir eu un air un peu plus espiègle que jusqu’alors. Mais ses propos étaient tellement… hum, difficile de mettre des mots sur ce qu’étaient les paroles qu’elle avait prononcées. En tout cas, elles méritaient réflexion.


    "J’espère ne pas avoir manqué l’occasion, alors. Et j’espère que vous reconnaîtrez votre alter ego en temps voulu également, bien sûr."

    La voyant alors baisser la tête et sourire, Eleazar se demanda si elle n’avait pas froid. Elle n’avait sans doute pas prévu plus que lui de passer tant de temps dehors à heure si tardive. Répétant exactement les mêmes gestes qu’il avait eus auprès d’une certaine fontaine voici quelques années, il ôta son manteau de velours et vint le poser délicatement sur les épaules de Carmen, veillant bien à ne pas effleurer sa peau de ses mains glacées. Le parfum que dégageait cette jeune femme était envoûtant et le vent avait gâché le plaisir du vampire depuis un moment. En ajustant le manteau sur les épaules de la Londonienne, il avait put sentir à nouveau pleinement cette fragrance douce, un peu sucrée, fruitée, aussi…

    Denali crut bon tout de même de justifier son attitude. Il ne tenait pas à passer pour un satyre.


    "Je n’aimerais pas que vous ayez un refroidissement par ma faute, miss Hamilton… Le hasard est avec nous ce soir et j’espère ne pas provoquer de regrettable retournement de situation en ne prenant pas soin de vous ce soir… Je sais à quel point les médecins peuvent être affairés ces temps-ci, malgré la saison… Le vent reste piquant à cette heure et je m’en voudrais d’être responsable…"

    Avec un nouveau sourire, d’excuses cette fois, il alla s’accouder à la rambarde près du fleuve. La lune se reflétait dans l’eau sombre et cela donnait au lieu une sorte d’aura un peu mystérieuse.
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeVen 27 Fév - 22:25

    La femme est une étrange force de la nature. Elle est capable de s'adapter à tout type de situation. Elle est un véritable concentré d'émotions, de sentiments -avoués ou intériorisés- qui se déchaînent en elle et qui la poussent à agir presque d'instinct. En général, elle est impulsive et ne se laisse guider que par eux. Si elle aime une personne, elle fera tout pour lui faire ressentir, même si c'est totalement inconscient. Si elle la déteste, là c'est une catastrophe assurée! Rien ne l'empêchera de s'acharner contre la personne objet de son mépris.

    Carmen Hamilton n'était, en cela, pas bien différente des femmes de son époque. Elle avait peut être un certain contrôle sur des évanouissements répétés à cause de corset trop mal serré - qu'elle jugeait tout à fait désespérant -, mais ses sentiments, ses sensations, ses instincts primaient plus que tout. Même plus que de coutume pour une femme... La jeune femme n'avait jamais ressenti de sentiment amoureux pour qui que ce soit, des coups de coeur peut être, des coups de foudre qui n'en était pas, mais jamais de sentiments amoureux réels. Il était fort à parier donc qu'elle ne saurait pas le reconnaître. Alors... Ce coeur qui bat la chamade, cette façon de plonger dans son regard, les frissons qui commençaient à se répandre en elle... Qu'était-ce?


    Une étrange pensée vient à l'esprit de Carmen à ce moment là. A quoi pensait-il? Il était arrivé -non apparu plutôt- d'un coup d'un seul, avec un espoir immense qu'elle avait aussitôt anéanti, elle l'avait vu se décomposer, voir ses traits déformés par de la... douleur! Puis il tentait de reprendre contenance, d'une manière habile d'ailleurs, et il parlait d'art, de littérature,... Il était passé d'un stade qu'elle aurait qualifié de mélancolique à une réelle curiosité et avidité de parler de ce qui les passionnaient tous les deux... Un lien se créait-il entre eux ou l'imaginait-elle tout simplement? Et à quoi pensait-il...? Pourquoi l'inviter au théâtre? Elle en était absolument ravie, mais comment expliquer ce revirement de situation? La jeune femme se dit qu'il serait drôlement avantageux de pouvoir lire dans les pensées d'autrui...

    "Tout le plaisir sera pour moi, je vous assure… Et soyez certaine que si je puis, moi aussi, vous rendre un quelconque service…"

    Il laissa sa phrase en suspens. Mais avec un sourire qui la fit frémir. Un sourire sincère, franc, vrai... ravi. Etait-ce ce qu'il ressentait? Serait-il vraiment heureux de l'accompagner? En tout cas, elle profiterait pleinement de cette sortie. Pour le regarder, apprendre les moindres détails de son visage par coeur, écouter les notes de sa voix comme une douce mélodie dont elle ne se rassasierait pas...

    * Reprends-toi donc un peu...!*

    Cette phrase résonna dans sa tête inutilement. Impossible de se contenir dans un moment pareil. Il était emprunt de douceur, de passion et d'intimité. Irrésistible. Le moment... Comme l'homme...

    "J’espère ne pas avoir manqué l’occasion, alors. Et j’espère que vous reconnaîtrez votre alter ego en temps voulu également, bien sûr."

    Lorsqu'elle avait baissé le visage pour sourire plus ou moins discrètement, Carmen croyait plus que jamais au destin. C'était parfaitement idiot. Elle qui s'était protégé de toutes ces sottises douloureuses, elle sautait à pieds joints u devant de gros ennuis sentimentaux. C'était certain à présent. Soit son histoire à elle s'achèvrait comme celle de Morgane, soit elle prendrait fin dans d'autres larmes. Etait-ce aussi facile que cela... de tomber sous le charme de quelqu'un?

    Le visage encore baissé, la jeune femme sentit une lourde masse se déposer sur ses épaules. Levant la tête, elle s'aperçut qu'il la couvrait de son manteau, en prenant délicatement garde à ne pas l'effleurer... Pourtant, elle ne souhaitait que cela. Elle ne souhaitait plus que connaître la sensation de sa peau contre la sienne. Elle ne pouvait être que douce et délicate. Comme lui. Le parfum du manteau l'enivra immédiatement et elle replongea ses yeux dans les siens. Douloureusement cette fois. Comment croire que ce moment pouvait s'achever?

    "Je n’aimerais pas que vous ayez un refroidissement par ma faute, miss Hamilton… Le hasard est avec nous ce soir et j’espère ne pas provoquer de regrettable retournement de situation en ne prenant pas soin de vous ce soir… Je sais à quel point les médecins peuvent être affairés ces temps-ci, malgré la saison… Le vent reste piquant à cette heure et je m’en voudrais d’être responsable…"

    Pourquoi se justifier? Elle avait apprécié ce geste. Plus qu'elle ne l'aurait du. Le regard perdu dans le topaze de ses yeux, son coeur se déchira lorsqu'il s'éloigna vers le fleuve. Il ne s'éloignait que de quelques pas. Mais ça la brisait. La terreur l'envahit. Que diable se passait-il? Elle le suivit lentement. Sans mots dire. Elle ne savait pas quoi dire. Perdue dans un flot de pensées incohérentes, d'envies qu'elle ne comprenait pas. Il lui tournait le dos. Et cela lui faisait mal.

    - Monsieur Denali... Je... pense que je dois rentrer.

    Oui, il fallait fuir. Le plus loin possible! Ce sentiment était impensable. Il n'avait pas le droit d'exister...
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 28 Fév - 0:47

[HJ : un peu court, désolée, je voulais répondre ce soir absolument]

    Voir le reflet de la lune dans la Tamise avait quelque chose de sensiblement prenant. D'abord parce que le noir de l'eau ressemblait véritablement être une nuit d'encre, ensuite parce que l'astre nocturne y apparaissait flou et presque proche. Ce spectacle était apaisant et permettait l'espoir. Si l'astre était si proche, alors décrocher la lune pour quelqu'un n'était pas plus difficile que de plonger dans un fleuve pour en ramener l'un ou l'autre objet symbolique. Et en cet instant précis, en laissant son regard doré se perdre dans ce reflet lumineux, Eleazar aurait aimé pouvoir donner à Carmen une pierre de lune ou quelque chose d'aussi rare que riche de sens. Mais qu'avait-il à lui offrir pour qu'elle ne l'oublie pas par la suite?

    Au diable le pessimisme ! elle avait accepté l'invitation aux activités culturelles de la ville. Cela signifiait qu'il la reverrait. Entendant le pas tout proche de la jeune femme, Denali se tourna légèrement vers elle en souriant, amusé de constater que son manteau était bien trop large pour elle. Heureusement que ce n'était pas son long manteau gris de garde, car là, il était certain que miss Hamilton aurait eu toutes les peines du monde pour se déplacer avec une telle traine derrière elle.
    Le coeur et la température corporelle de la jeune femme jouaient une fois encore une sorte de danse sur un rythme quasiment tribal. La chamade qui avait emballé le coeur de Carmen semblait être le son de deux ou trois tam-tams africains pour une cérémonie rituelle. Dieu, qu'il aurait été pratique de connaître ses pensées ! Mais la surprise avait toujours du bon. Et il ne servait à rien de chercher à connaître ce qui peut-être ne nous concerne pas directement. Le vampire songea à cet instant que les variations psychosomatiques de son interlocutrice étaient peut-être dues à la crainte de rentrer trop tard ou à de l'inquiétude pour un ou une proche...

    Après tout, il ne savait pas grand-chose d'elle. Et cette idée se vit confortée par les paroles qu'elle prononça. Elle pensait devoir rentrer... Il ne se départit pas de son sourire, mais celui-ci perdit toute trace d'amusement.


    "Toutes les bonnes choses ont une fin, n'est-ce pas?"

    Et elle l'avait appelé "Monsieur Denali", comme s'il avait été un homme de naissance supérieure ou de statut supérieur au sien. Deux mots qui mettaient une folle distance entre elle et lui. Mais il comprenait cela. C'était normal. Peut-être l'appellerait-elle "Eleazar" ou "Cher ami" après l'une ou l'autre visite, après quelques rendez-vous, s'il devait y en avoir... Oh, et puis, lui aussi l'avait appelée "Miss Hamilton"... La distanciation venait peut-être bien de lui, au fond...

    "Je vous raccompagne, miss... enfin, si vous me le permettez, bien sûr..."

    Et une fois encore, il eut l'impression de vivre encore la même scène qu'avec Morgane. Non seulement elle lui ressemblait de corps, d'odeur et d'esprit - quoique Carmen avait l'air plus... intrépide, peut-être? -, mais en outre, elle lui inspirait les mêmes gestes, les mêmes attitudes... et les mêmes espoirs, à peu de choses près.

    Il quitta la rambarde pour se rapprocher à nouveau d'elle, fermant un court instant les yeux afin de savourer son doux parfum, et la regarda à nouveau avec cette tendresse bizarre dont il ne pouvait se départir en la couvant des yeux.


    * Si le hasard vous remettait sur ma route, il ferait drôlement bien les choses *

    Il aurait aimé lui dire cette phrase, mais il savait qu'il la reverrait. Le trait d'esprit n'aurait pas eu la même force que ce qu'il aurait pu escompter. Eleazar lui aurait volontiers proposé autre chose que son bras - il aurait pu l'inviter à prendre un verre par exemple -, mais ce n'était pas la peine de commencer comme cela. D'ailleurs, n'aurait-elle pas trouvé bizarre qu'il ne boive rien de son propre verre?
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 28 Fév - 12:52

[HJ: Aucun soucis, ne t'inquiète pas! Ca nous changera^^]

    Après un léger sentiment d'angoisse dû aux multiples émotions qui sévissaient en elle, Carmen se laissa aller à la contemplation. Fascinée par cette rencontre idyllique, la jeune femme se complaisait dans le cadre londonien. Tout était parfait. Étrangement parfait... La Tamise, la nuit, la lune éclairant leur petite scène. Il lui sembla qu'ils vivaient la scène d'un roman fleuve romantique. Le spectacle était apaisant, envoûtant.
    Le dos ainsi tourné, Carmen ne pouvait pas voir les expressions d'Eleazar. Ressentait-il la même chose qu'elle? Etait-il aussi troublé qu'elle l'était? C'était chose difficile à dire, car l'homme était difficile à cerner. Qui était-il réellement?

    Toutes ces réflexions la perturbaient. La jeune femme était tiraillée entre son désir d'en apprendre plus et de rester avec lui et ce sentiment de peur, peur de tomber dans le piège dans lequel elle avait déjà mis le pied. Elle avait beau être consciente de tout cela, Carmen ne prenait pas ses jambes à cou pour autant. Non, la réalité était qu'elle voulait profiter encore de derniers instants en sa compagnie. Elle voulait apprendre à le connaître vraiment.
    Portant sa main gauche près de sa gorge, elle serra les deux pans du lourd manteau l'un contre l'autre, et l'odeur se fit plus enivrante. Elle la respira lentement et profondément. Etait-ce un rêve? Un merveilleux rêve alors. Car tant de choses de pouvaient être possibles en quelques instants privilégiés... A moins que...

    La pensée qu'elle eut à ce moment-là eut le don de doubler la cadence de son coeur, de même lorsqu'il se tourna légèrement.

    "Toutes les bonnes choses ont une fin, n'est-ce pas?"

    Non, il ne s'en sortirait pas comme ça. Ce n'était pas la fin pour eux. Certes il était tard, elle devait rentrer, mais leur prochaine rencontre aurait lieu très prochainement. Il n'avait pas à en douter. Elle sourit à son tour, consciente de l'aveu qu'elle s'apprêtait à faire.

    - Je crois que ça ne fait que commencer...

    Heureusement qu'il ne la voyait pas entièrement, parce que les mains de Carmen tremblaient et ses joues avaient de nouveau pris leur teinte rose. Oui, c'était le début. De quoi, elle n'aurait su le dire. Peut-être d'une grande histoire d'amitié, ou d'une future peine insoutenable, mais de quelque chose de fort et de précieux.

    "Je vous raccompagne, miss... enfin, si vous me le permettez, bien sûr..."

    Tout était parfait. Elle acquiesça d'un simple mouvement de tête et d'un sourire. Rien ne lui ferait plus plaisir, c'était évident. Quelques instants de plus en sa compagnie étaient aussi précieux pour elle que son étrange liberté. Une question lui vint alors à l'esprit: que devrait-elle faire en rentrant chez elle? Devrait-elle parler de cette rencontre à sa mère afin de lui demander conseil? Et si cela la faisait souffrir en rouvrant la plaie qui ne cicatrisait pas...

    Ce doute s'interrompit immédiatement lorsqu'il quitta la rambarde. Elle aurait tout le temps d'y repenser par la suite. Seul comptait le moment présent. Et Eleazar près d'elle. S'approchant à nouveau de la jeune femme, il avait fermé les yeux d'un drôle d'air et rouvert presque aussi tôt dans une expression de tendresse infinie. Au diable toutes ces questions inutiles...

    Elle prit le bras qu'il lui proposait et lui rendit ce regard naturellement, peut-être sans s'en rendre compte.

    - Il faudra vraiment que je me renseigne pour Beethoven...

    C'était trop en dire... Elle voulait le revoir... Au moins, il le saurait!
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Eleazar Denali
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MessageSujet: Re: "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia)   "Béni soit le jour" ou "How I met my beloved"... (Carmina querida mia) Icon_minitimeSam 28 Fév - 21:13

    Arrêter de penser. Voilà ce qu’il aurait fallu être capable de faire. Mais comment voulez-vous songer à autre chose qu’à une charmante jeune femme que vous avez rencontrée et qui est devenue une excellente raison de ne pas arrêter de penser ? En somme, c’était la quadrature du cercle. Un dilemme, véritable cul-de-sac dont la seule issue est tellement improbable que le sentiment d’être pris au piège est bien légitime… Que se passait-il exactement ? Eleazar n’avait pas cet aplomb et cette arrogance qui le caractérisaient souvent. Pourquoi n’était-il pas capable de se montrer ce soir comme il était avec la plupart des personnes qu’il rencontrait ? Cette humaine avait un pouvoir sur lui, un étrange pouvoir immensément grand, impossible à contrer, encore moins à éviter… car ce pouvoir n’avait rien de déplaisant… La magie existait-elle vraiment ? Certes, des gens avaient des dons, des talents… mais de là à parler de magie… non, l’envoûtement était tout autre, il s’agissait de quelque chose de plus subtil qu’un sortilège… Mais s’il s’agissait bel et bien d’un envoûtement, alors Denali savait qu’il n’en voudrait pas sortir. Carmen Hamilton avait, semblait-il, le pouvoir de faire disparaître le monde qui l’entourait pour qu’il ne reste qu’elle… les moments passés dans cette impression bizarre d’être en présence du centre du monde étaient riches de sens, riches d’émotions, riches de sensations.

    Quelle heure était-il ? Fallait-il vraiment mettre fin à tout ceci ? Il semblait bien que oui, malheureusement… mais le vampire constata qu’il n’était pas le seul à être déçu de devoir mettre un terme à cette soirée. Et la manière dont elle avait affirmé sa pensée mettait à nouveau Carmen sur un piédestal inhabituel pour une humaine qui faisait face au garde des Volturi. Quel cran ! C’était la première fois qu’une femme osait de telles paroles devant lui. C’était une affirmation de la personnalité, un espoir parlé, un cri d’envie… auquel nul être vivant n’aurait pu résister, sembla-t-il au vampire souriant.


    "Vous avez peut-être raison…"

    * J’espère que vous avez raison. *

    Evidemment, c’était la pensée qu’il aurait fallu prononcer, mais cela ne se faisait pas. On avait beau ne plus être au Moyen Âge, il y avait toujours des protocoles à respecter, des règles de savoir-vivre et des manières à adopter pour ne pas se montrer rustaud. La jeune femme avait parlé sans tenir compte des convenances, et Denali ne lui en tiendrait certainement pas rigueur, mais il ne tenait absolument pas à passer pour un homme qui ne désirait rien d’autre que mettre cette jeune dame dans son lit. Non, il suffisait de mal interpréter un geste ou une parole pour foutre en l’air toute possibilité relationnelle, même amicale, entre deux êtres. Alors, mieux valait jouer la carte de la prudence.

    Avec un regard d’une indicible douceur, Carmen avait pris le bras d’Eleazar et elle venait encore de parler du compositeur germanique. S’il devait donner un concert à Londres dans les jours à venir, assurément, le vampire s’y rendrait. Même s’il avait dans l’idée de n’avoir d’yeux que pour la jeune femme à son côté plutôt que pour l’artiste…


    "Ne vous pressez pas, miss Hamilton, nous pouvons bien prendre le temps de profiter de chaque instant qui nous est donné pour apprécier aussi les autres arts..."

    Voilà ce qu’il répondit, alors qu’en son esprit, une toute autre réponse s’était formée naturellement.

    * Je pense sincèrement qu’en votre compagnie, même un piètre musicien me semblerait talentueux !*

    Ah, ces fameuses conventions ! quelle erreur, parfois de les respecter ! Au nom de quoi fallait-il ne pas dire les choses ? Où était l’effronterie dans la sincérité ?
    Mais on ne change pas les habitudes en une heure, et Eleazar, s’il avait des pensées aussi indicibles que celles-là, n’échappait pas à la règle. Il avait appris à vivre avec son temps et à appliquer les règles et les lois comme il se devait. Même si ce soir son coeur avait envie de hurler, Denali restait sobrement dans les chemins balisés, pour ne pas effrayer Carmen.
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